Les cultures de plantes génétiquement modifiées reculent dans l'Union européenne (UE), constatent les organisations écologistes Greenpeace et Friends of the Earth, dans un communiqué, mardi. Au même moment, l'ISAA (International service for the acquisition of agri-biotech applications) a annoncé que les cultures transgéniques progressent dans le monde, avec plus de 7 % de croissance depuis 2008.
Le maïs Mon 810 de Monsanto, seul OGM autorisé à la culture dans l'UE, a vu sa surface reculer de 11 % entre 2008 et 2009, passant de 106.737 ha à 94.749 ha. Ce maïs transgénique a été cultivé dans six pays en 2009 : l'Espagne (76.000 ha contre 79.000 en 2008), la République tchèque (6.480 ha contre 8.000 ha en 2008), le Portugal (5.000 ha contre 4.000 en 2008), la Roumanie (3.000 ha contre 6.000 en 2008), la Pologne (3.000 ha en 2009) et la Slovaquie (875 ha contre 1.900 en 2008), détaille Greenpeace.
A l'inverse, six pays d'Europe, dont la France, ont eu recours à la clause de sauvegarde pour interdire sa culture sur leur territoire. La tentative de la Commission de faire lever ces clauses en 2009 s'était heurtée au refus d'une large majorité des Etats membres.
Monsanto attend actuellement le renouvellement de l'autorisation pour son maïs, mais aucune majorité ne se dégage au sein des Etats membres. Un négociateur européen a indiqué que « la Commission pourrait s'engager à ne pas attaquer les clauses de sauvegarde pour obtenir le renouvellement de l'autorisation pour le Mon 810 ».
Actuellement, outre le maïs Mon 810 de Monsanto, la pomme de terre Amflora de Bayer attend une autorisation de culture. L'Agence européenne de sécurité des aliments a émis des avis positifs pour chacun des deux OGM qui sont sur la sellette. Mais l'impact sur l'environnement inquiète, en raison des possibilités de dissémination.
Selon l'ISAA, en 2009, 14 millions d'agriculteurs auraient cultivé 134 millions d'hectares de plantes génétiquement modifiées dans 25 pays du monde. 90 % de ces utilisateurs d'OGM se trouvent dans des pays en voie de développement.
Les enjeux d'une démographie croissante et du changement climatique incitent les agriculteurs à se tourner vers les biotechnologies pour assurer la sécurité alimentaire. L'importance des moyens investis dans la recherche atteste de l'intérêt des gouvernements pour les biotechnologies vertes, affirme l'ISAA.