Selon une étude chinoise menée durant dix ans et à grande échelle dans six provinces de la Chine septentrionale, un coton transgénique Bt destiné à lutter contre une noctuelle prédatrice par son effet insecticide provoque la prolifération de miridés, punaises prédatrices abonnées aux rôles de ravageurs secondaires, et finalement la nécessaire utilisation de pesticides pour les combattre.
Parue sur le site de la revue Science la semaine dernière et reprise depuis vendredi sur les sites d'information en ligne (Lemonde.fr, Lexpress.fr), cette étude révèle qu'en remplissant efficacement son rôle contre son prédateur local, Helicoverpa armigera, le coton modifié pour produire la toxine Bt (Bacillus thuringiensis) a permis à une niche écologique de se libérer.
Les miridés, non sensibles au coton Bt et profitant de la baisse des traitements insecticides utilisés en cultures conventionnelles pour maitriser la noctuelle, ont progressé à mesure que l'OGM gagnait du terrain.
Les 3 millions d'hectares de coton (à 95 % transgéniques) en sont aujourd'hui affectés, ainsi que les 26 millions d'hectares de cultures alentour, fruitières notamment.
A présent, « il va falloir établir une stratégie de lutte contre les ravageurs secondaires comme les miridés », a indiqué un des chercheurs chinois qui a dirigé cette étude. En clair, il va falloir ressortir les pulvérisateurs pour réguler les populations de ces punaises opportunistes et perdre le bénéfice apporté par la technologie Bt sur les cultures de coton : la baisse des traitements phytosanitaires.