La décharge contestée de la société GDE à Nonant-le-Pin (Orne), près de prestigieux haras normands, « ne peut » rouvrir car des « non-conformités » y ont été [...] constatées, a indiqué mardi le préfet dans un communiqué.
« Des non-conformités ayant été constatées, j'ai informé l'entreprise GDE que ce site ne peut recevoir de déchets en l'état actuel », écrit le préfet de l'Orne, Isabelle David, dans un communiqué. Ces non-conformités ont été constatées lors de « l'inspection des installations [du] site de l'entreprise GDE à Nonant-le-Pin les 2 et 3 septembre 2015 [...], annoncée par la ministre de l'Ecologie » lors de sa visite à Alençon le 26 août, ajoute le préfet. « Je viens de le transmettre à l'entreprise GDE, qui a huit jours pour faire part de ses observations », précise enfin Mme David.
Très contestée notamment par de grands propriétaires de haras qui redoutent une pollution des terres environnantes, la décharge n'a ouvert que deux jours du 22 au 24 octobre 2013, malgré son autorisation administrative. Elle a ensuite été bloquée jusqu'au 6 octobre 2014, date à laquelle les opposants ont été délogés par les forces de l'ordre. Le site n'a pas rouvert depuis. GDE avait annoncé une réouverture pour septembre 2015, après des travaux de remise en état, mais Ségolène Royal lui avait à la fin d'août « vivement déconseillé » de le faire.
GDE, bête noire des écologistes
Interrogé mardi en début d'après-midi par l'AFP, le directeur général délégué de GDE, Hugues Moutouh, a indiqué que la société était « prête » à ouvrir mais que, « pour des questions de courtoisie, on attend le retour de la ministre » sur l'inspection.
A la mi-journée, environ 80 opposants au site se sont rassemblés momentanément avec une quarantaine de tracteurs près du site afin, ont-ils expliqué à l'AFP, de démontrer leur capacité de mobilisation en cas de réouverture.
Le tribunal administratif de Caen a porté le 11 septembre à 1,7 million d'euros la provision que l'Etat doit payer à GDE pour l'indemniser du blocage du site pendant près d'un an, a-t-on appris mardi.
GDE est un des acteurs clés du recyclage en France. Son propriétaire, Claude Dauphin, patron de la multinationale Trafigura, est la bête noire des écologistes après qu'un cargo affrété a transporté en 2006 des résidus toxiques mortels jusqu'à Abidjan.