Greenpeace et plusieurs autres organisations environnementales (Bee Life, Pesticide Action Network Europe, Buglife et SumOfUs) ont annoncé le lundi 16 décembre 2013 avoir demandé à la Cour de justice de l'UE de pouvoir être partie dans la défense contre les actions engagées par les groupe Bayer et Syngenta pour faire annuler l'interdiction de plusieurs pesticides tueurs d'abeilles.
Sur la base de faits scientifiques et de conclusions de l'Efsa (Autorité européenne de sécurité des aliments), la Commission européenne a en effet pris cette décision à la fin d'avril. Elle a été soutenue par quinze pays, dont la France et l'Allemagne.
L'utilisation des substances incriminées (clothianidine, imidaclopride et thiamétoxam) sera proscrite pour le traitement des semences, l'application au sol (en granulés) et le traitement foliaire des végétaux, y compris les céréales (à l'exception des céréales d'hiver), qui attirent les abeilles.
Les groupes suisse Syngenta et allemand Bayer ont depuis décidé de saisir la Cour de justice pour faire annuler la décision de la Commission européenne de restreindre pendant deux ans, à compter du 1er décembre 2013, l'utilisation de trois insecticides qui désorienteraient les abeilles.
De plus, Greenpeace entend soumettre les résultats d'une nouvelle étude scientifique démontrant les conséquences mortelles des substances interdites pour les abeilles.
L'enjeu est économique pour les deux groupes. Selon un porte-parole de Bayer CropScience, si les deux substances incriminées par Bruxelles (clothianidine et imidaclopride) sont réellement interdites dans l'UE, cela représenterait une perte de chiffre d'affaires de 80 millions d'euros.
Pour Syngenta, les ventes annuelles du thiamétoxam dans l'UE s'élèvent à 35 millions d'euros.