La méthanisation à la ferme est actuellement au cœur de plusieurs mesures d'encouragement comme le plan EMAA (énergie méthanisation autonomie azote), les aides de l'Ademe (Agence de l'environnement et de la maîtrise de l'énergie), de l'Union européenne et des Régions, ou le dossier unique expérimental ICPE (installations classées). Mais plusieurs facteurs freinent son développement. La journée technique nationale consacrée à la méthanisation organisée mardi à Paris par l'Ademe a permis de les aborder.
Parmi ceux-ci, et non des moindres, la rentabilité des installations de méthanisation. Car si le nombre de projets augmente et les aides sont maintenues, les coûts d'étude et de construction ont tendance à progresser.
Ainsi les devis réalisés ces derniers mois montrent une progression de 30 à 50 %, selon le président de l'Association des méthaniseurs de France. Il ajoute que le coût présenté frôle parfois les 9.000 à 10.000 €/kW. Et à titre d'exemple, si le coût d'un moteur de cogénération peut être très important, on soupçonne moins que celui des matériaux pour le génie civil peut représenter jusqu'à 38 % du coût total (soit 30 % pour le béton), selon l'étude présentée par Sandrine Blanville (Biomasse Normandie). Celle-ci, s'appuyant entre autres sur six unités agricoles, montre aussi que le temps de rétention hydraulique moyen observé est trois fois supérieur à celui préconisé par le constructeur.
La fiscalité est également pointée du doigt. Le ministère de l'Agriculture, par la voix d'Aurélien Million, précise ainsi qu'il y a une réflexion sur cette question et une mesure étudiée pour les aides au titre de la transparence des Gaec. Mais qu'il ne faut pas oublier les efforts qui peuvent être réalisés aussi localement, au niveau des collectivités, comme l'exonération possible de taxes des propriétés bâties pour les premières années.
Enfin, d'après les études présentées lors de la journée de l'Ademe, il ressort que l'équilibre économique des unités de méthanisation est fragile. L'impact de l'aide apportée par les subventions est loin d'être neutre et le moindre accroc provoquera un risque financier non négligeable.
Le nombre de facteurs variables influençant la rentabilité de l'installation étant très nombreux (quantité et qualité de l'approvisionnement, tarif d'achat, valorisation chaleur, fiscalité, valorisation du digestat, etc.), la situation financière réelle observée est souvent loin du prévisionnel calculé.
avis d un audois
mercredi 14 mai 2014 - 08h27
* interessant je suis agri dans l aude et suis avec interêt les mises en place . Arterris a un projet en cours cf directeur adjoint guillaume duboin .