«Même si les prix des matières premières agricoles n’atteignent pas les sommets observés en 2008, les mouvements spéculatifs sur les marchés à terme agricoles connaissent un regain d’intérêt marqué», a souligné le Mouvement pour une organisation mondiale de l'agriculture (Momagri), dans un communiqué.
Citant des chiffres du marché à terme d'Euronext, il indique que 7.000 lots de blé se vendent et s’achètent en moyenne chaque jour depuis le début de l'année, un chiffre en hausse de 34% par rapport à l’an passé. Sur le colza, l’activité a augmenté de 18%, à plus de 3 000 lots par jour. Concernant les options sur le blé, les transactions ont progressé de 180% en un an.
«Cette effervescence est d’autant plus inquiétante que le marché des options est plus spéculatif par nature que celui, plus classique, des futures», estime Momagri.
Si les marchés à terme apportent des liquidités et peuvent permettre aux producteurs de se prémunir contre la volatilité des prix de certaines matières premières sur les marchés agricoles, ils restent une arme à double tranchant, car ils peuvent aussi favoriser les dérives spéculatives, et la constitution de ''bulles''», poursuit-il.
Il est «primordial de disposer d’instruments crédibles d’évaluation de l’impact de la spéculation sur l’équilibre des marchés, et de mesures de régulation efficaces pour se prémunir de la formation d’une ''bulle agricole'', dont les effets seraient au moins aussi dévastateurs que ceux de la crise financière», conclut Momagri.
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