Lors des journées techniques internationales des céréales (JTIC), organisées les 17 et 18 octobre à Reims, Michel Ferret, chef des marchés et des filières céréalières chez FranceAgriMer, a apporté une analyse sur la campagne céréalière 2012-13.
« Sur le marché mondial, les prix du SRW (blé d'hiver aux Etats-Unis) ont augmenté de 30 % entre le 15 octobre 2011 et le 15 octobre 2012. En ce qui concerne le fob Rouen, le prix du blé a progressé de 29 % en dollars et de 37 % en euros sur cette même période (ils sont passés de 191 €/t à 262 €/t), fait savoir le spécialiste. Cependant, à la différence de 2007-2008, les cours du riz et du fret ne se sont pas emballés et la production mondiale de riz devrait être importante. »
La campagne de 2012-13 se caractérise par une baisse importante de la production de blé et de maïs, un stock de blé et de maïs très faible chez les principaux exportateurs ; en témoigne l'épuisement rapide des disponibilités de blés russes et ukrainiens. Au niveau mondial, le ratio stocks/consommation de blé s'affiche à 25 %. Ce chiffre est faible mais pas catastrophique ; par contre, il cache de fortes disparités puisque les gros exportateurs disposent de très peu de stock (ratio stock/consommation de 15 % seulement).
En ce qui concerne la qualité des blés aux Etats-Unis, Michel Ferret a expliqué que « les deux catégories de blé protéinés (HRW et HRS) se sont caractérisées par de bons rendements, ce qui n'était pas le cas l'année dernière. La différence de prix entre ces catégories de blé et le SRW (peu protéiné) est donc passée de 180 $/t à 50 $/t aujourd'hui ».
Le spécialiste a ensuite caractérisé la qualité des blés chez nos autres concurrents. « En Russie, de 60 à 65 % de la récolte est panifiable, contre 68 % habituellement. En Ukraine, 80 % de la récolte est panifiable, contre 60 % habituellement et 45 % en 2011. L'Allemagne affiche un taux de protéine moyen de 13,5 % (13,4 % en 2011) et des hagbergs très hétérogènes. En ce qui concerne le Royaume-Uni, la récolte est désastreuse en qualité et en quantité (13,3 Mt contre 15,3 Mt en 2011) ».
Enfin, Michel Ferret a dressé un bilan sur le disponible exportable des pays de la mer Noire : « En Russie, le disponible exportable (8,5 Mt, dont 6,9 Mt déjà exportés) s'est considérablement réduit par rapport à la campagne de 2011-12 (21,6 Mt). Il est de 5 à 5,5 Mt en Ukraine, dont 3,2 Mt déjà expédiées et 5,4 Mt en 2011-12. »