Vidéo: Visionnez l'intervention de Christian Vanier et de Michel Ferret |
Le bilan offre-demande pour le blé français apparaît moins lourd que le mois dernier, selon les prévisions communiquées le 14 octobre 2009, à l'issue du conseil spécialisé des céréales de FranceAgriMer. Les stocks à la fin de la campagne actuelle (2009-2010) sont revus en baisse de 700.000 tonnes. Avec 3,5 millions de tonnes, ils resteraient toutefois supérieurs aux 3,1 Mt de 2008-2009.
Par rapport au mois de septembre, ce sont surtout les utilisations qui sont revues à la hausse. A l'exportation, les ventes vers le nord de l'Union européenne devraient bénéficier d'une moindre concurrence du Royaume-Uni et du Danemark. Les expéditions vers le marché communautaire pourraient ainsi atteindre près de 7,1Mt, contre 6,75 Mt l'an dernier.
Après un bon début de campagne, les ventes à destination des pays tiers sont revues en hausse de 250.000 tonnes. Elles sont maintenant prévues à 8,75 Mt, ce qui serait néanmoins inférieur au niveau élevé réalisé l'an dernier, de 9,6 Mt.
L'Egypte a été un client actif pour le blé français sur le début de la campagne, avec des achats de 870.000 tonnes. Néanmoins, on assiste à «un retour en grâce des blés russes» avec des ventes de 660.000 tonnes vers cette destination, observe Michel Ferret, chef du service des marchés et des études des filières de FranceAgriMer.
Faisant suite à une mauvaise récolte, le Brésil «va devoir élargir son portefeuille de fournisseurs», souligne-t-il également. Avec de faibles volumes disponibles cette année, l'Argentine ne pourra pas approvisonner son voisin en totalité. Si le Brésil peut s'approvisionner auprès des exportateurs nord-américains (Canada et des Etats-Unis), cette situation «peut ouvrir des possibilités à d'autres fournisseurs comme l'Allemagne ou la France», estime Michel Ferret.
Les débouchés sur le marché français, à 15,6 Mt, gagneraient 1 Mt par rapport à 2008-2009. «Avec des usines qui tournent à plein régime», l'utilisation pour la production de bioéthanol est prévue à 1,3 Mt (750.000 tonnes en 2008-2009).
Les fabricants d'aliments du bétail incorporeraient 5,5 Mt de blé, soit 300.000 tonnes de plus que la campagne précédente. Le chiffre a été revu en baisse de 100.000 tonnes par rapport au mois dernier, compte tenu d'un écart de prix avec le maïs qui se réduit.
La récolte française de blé en 2009 subit une correction notable. A 36,6 Mt, elle est revue en baisse de 900.000 tonnes par rapport au mois dernier et serait finalement inférieure de 1,2% par rapport à la production de 2008, selon FranceAgriMer. Le rendement est conforté à 76,8 q/ha, mais les surfaces perdent 150.000 ha par rapport au mois dernier. Cet ajustement a été effectué à la suite d'un croisement des données issues des enquêtes statistiques avec celles issues des déclarations Pac, explique Christian Vanier, responsable de la direction de l'animation des filières.
Mais la collecte est quant à elle revue en baisse de moins de 300.000 tonnes, à 32,8 Mt. Elle serait ainsi supérieure à la campagne précédente (près de 32,2 Mt en 2008-2009). Cela s'explique par le niveau des stocks à la ferme à l'issue de la campagne de 2008-2009.
Pour l'orge, les stocks français restent prévus à un niveau très élevé de plus de 3,3 Mt à la fin de 2009-2010 (1,6 Mt à la fin de 2008-2009). L'activité à l'exportation en direction des pays tiers demeure très calme. «On s'attend à des mises à l'intervention significatives», affirme Christian Vanier. Elles pourraient dépasser le million de tonnes rien qu'en France.
Le marché communautaire dispose d'un excédent d'orge de brasserie de 3 Mt, souligne par ailleurs Michel Ferret, citant des estimations allemandes. Ce qui explique que la prime offerte par le marché pour la qualité brassicole est très faible, de l'ordre de 2 €/t.