Une cinquantaine d'éleveurs de la Confédération paysanne ont investi, jeudi, le conseil de direction «filières laitières» de FranceAgriMer (où le syndicat siège par ailleurs) afin de porter leurs revendications sur la notion de maîtrise de la production laitière.
Les manifestants ont rappelé les leviers qu'ils souhaitent voir mis en oeuvre dès cette campagne: geler l'attribution des allocations provisoires au delà de 150.000 litres par producteur, geler définitivement l'augmentation de 1% de quota national, neutraliser l'application du correctif matière grasse et ne pas modifier les règles de sous réalisation structurelle.
«Le conseil de direction a le pouvoir d'activer ces mesures. La crise est profonde, les producteurs attendent des mesures concrètes en matière de maîtrise» a martelé Yves Leperlier, responsable de la commission lait du syndicat.
Il s'oppose aussi au projet de contractualisation qui doit être étudié au sein de l'interprofession. «Il faut maintenir une politique de quotas laitiers efficace. La gestion des volumes doit rester une prérogative des pouvoirs publics», explique-t-il.
Interrogé sur les divergences des États membres au sein de l'UE concernant cette maîtrise de la production laitière, Yves Leperlier maintient qu'une majorité de producteurs européens la souhaite.
«La crise que nous vivons est bien la résultante d'une surproduction: nous avons mis plus de 200.000 tonnes de beurre en stock en moins de 6 mois. Cessons de produire des excédents et les éleveurs laitiers vivront de leur production. Ce n'est plus le cas aujourd'hui», a-t-il déclaré.
Jeudi en fin d'après-midi, la Confédération paysanne a indiqué, dans un communiqué, que le conseil de direction lait de FranceAgriMer a formulé un avis en faveur de 3% d'allocations provisoires pour la campagne 2009-2010. «Cette position est contraire à l'avis unanime des représentants des producteurs, affirme le syndicat. Les éleveurs n'ont pas besoin de produire plus de lait! Ils veulent retrouver un prix rémunérateur par la maîtrise de la production».
La Confédération paysanne estime donc que le ministre de l'Agriculture doit prendre «un arrêté plus courageux que l'avis de l'office. Il doit décider de geler une partie de la production actuelle et ne pas mettre en oeuvre les allocations provisoires pour la campagne 2009-2010».