A deux jours de son congrès annuel qui se tiendra le 2 décembre 2009 à Biarritz, la Coordination rurale (CR) a fait lundi une analyse de l'actualité agricole.
«La politique agricole actuelle a créé des dégâts sociaux considérables, a déclaré François Lucas, président du syndicat. Mais contrairement à la politique de mécanisation d'après-guerre, on se sait pas pourquoi tous ces emplois ont été sacrifiés.» Et de citer l'exemple du secteur laitier: «Ce sont les plus compétitifs qui vont plonger», prédit-il. «Tout cela craque, les agriculteurs ont une capacité à courber l'échine jusqu'à certaines limites mais quand on se retrouve face à l'impossibilité d'assurer les dépenses courantes de l'exploitation et de la famille, ça s'arrête.»
«Quand le marché est dérégulé au point de ne plus permettre de vivre, que fait-on?», s'interroge le responsable syndical. Pour lui, la solution ne réside ni dans le plan Sarkozy ni dans la loi de modernisation agricole (LMA). «Il faut faire remonter les prix par une bonne organisation et une régulation des marchés.» Le slogan du syndicat «des prix, pas des primes» est plus que jamais d'actualité.
Comparant le plan de soutien à l'arrivée des secouristes sur le lieu d'une catastrophe, François Lucas reconnaît que c'est une bonne chose mais cela «ne va pas faire cesser les causes du sinistre». C'est pourquoi la Coordination rurale demandait un plan plus ciblé que celui concocté par le gouvernement.
Concernant la LMA, il espère que «l'essentiel» ne sera pas oublié. «Il faut enfin tirer un trait sur 60 ans de cogestion». François Lucas espère que les parlementaires auront «le courage d'aller assez loin pour moderniser le dialogue social».
La CR réclame aussi l'introduction de la TVA sociale. «Ce sera la réponse au problème de distorsion de concurrence intracommunautaire, estime le syndicat. Il ne faut pas copier le modèle allemand et tirer la rémunération du travail vers le bas.»
Enfin, le syndicat souhaite, puisque l'activité agricole ne permet plus à un certain nombre d'agriculteurs de vivre, qu'ils puissent se lancer librement dans l'activité de production d'électricité photovoltaïque. La Coordination rurale ne veut pas que le syndicat majoritaire s'accapare la gestion de cette activité. Il n'admet pas notamment que le photovoltaïque au sol puisse être autorisé uniquement sur les mauvaises terres.