La Saf-agriculteurs de France a présenté, mardi 9 juin, 160 recommandations pour une nouvelle orientation de l'agriculture. Son président, Hervé Morize, affiche ses ambitions: «J'espère que nos recommandations seront reprises dans la loi de modernisation» que le gouvernement prépare pour la fin de l'année, a-t-il déclaré.
«Nous sommes à un tournant historique de l'agriculture française. Nous irons au-delà de la crise avec un agriculture différente, productive, compétitive et comprise (des agriculteurs comme des citoyens ndlr.)», prédit le président de la Saf.
Premier changement: produire plus et mieux avec moins d'eau, d'énergie, d'engrais, de produits de protection des plantes. «Nous avons besoin d'entreprises agricoles compétitives, respectueuses de l'environnement, mettant en place des systèmes de management de la qualité, pratiquant par exemple des écobilans.»
Pour rendre ces exploitations plus compétitives, la Saf revendique encore et toujours la «réhabilitation du risque»: «Il faut inventer de nouveaux systèmes pour se prémunir des risques économiques inhérents à l'activité agricole», a martelé Hervé Morize, s'indignant qu'un métier qui a autant d'aléas que l'agriculture ne puisse pas faire de provisions. «Ce sont les amortisseurs de demain», a-t-il déclaré.
La Saf réclame aussi un effort réglementaire de la part de l'Etat. «Il est urgent de modifier de nombreux dispositifs de prélèvements fiscaux et sociaux», a souligné Hervé Morize. Autant de textes qu'il accuse de peser sur la concurrence entre les exploitations européennes. «C'est la réglementation nationale qui rend compétitif. Il faut prendre le meilleur dans chaque pays. Nous n'avons pas d'autres solutions pour gagner dans l'UE.»
Dans la même logique, il prône la séparation des biens privés et des biens d'entreprise: «Toutes les autres professions le font.»
«L'Etat a le devoir de nous placer dans les meilleures conditions», a-t-il conclu.
Hervé Morize rêve d'un modèle français qui soit la synthèse du modèle germanique et du modèle anglo-saxon.
Visionnez l'interview de Hervé Morize, président de Saf-Agriculteurs de France. |