La Banque de France a proposé ce vendredi 12 juillet 2013 de limiter la baisse du taux du Livret A pour le fixer à 1,25 %, contre 1,75 % actuellement, en dérogeant à la règle de son calcul qui aurait mécaniquement dû le faire chuter au plancher jamais atteint de 1 %.
Son gouverneur, Christian Noyer, a choisi de ne pas suivre la formule prévue par la loi à la lettre car cela « conduirait à une forte variation et à un niveau inédit de la rémunération du Livret A », a expliqué l'institution dans un communiqué.
Puisque M. Noyer a choisi de ne pas suivre cette formule, il revient désormais au ministre de l'Economie, Pierre Moscovici, de trancher ce que sera la rémunération du Livret A à partir de début août. Il peut suivre, ou non, la recommandation du gouverneur de la Banque de France.
La baisse du taux était inéluctable au regard de l'évolution récente des prix à la consommation, indicateur servant à son calcul. Mais son amplitude a cristallisé les attentes ces derniers jours.
M. Noyer avait prévenu que la rémunération allait tomber mécaniquement à 1 % ou 1,25 % mais le directeur général de la Caisse des dépôts (CDC), Jean-Pierre Jouyet, un proche du président François Hollande, avait souligné le caractère politiquement délicat d'une baisse sous la barre de 1,5 %.
Pour obtenir le taux théorique du Livret A, il faut majorer l'inflation de 0,25 point et arrondir au quart de point le plus proche. Or l'inflation a atteint 0,8 % sur un an (hors tabac) en juin, ce qui aurait dû donner 1 %, soit un nouveau plancher pour ce livret créé en 1818. La rémunération du Livret A a déjà été fixée à 1,25 %, entre le 1er août 2009 et le 1er août 2010.
Outre le Livret A, le Livret de développement durable (LDD) et le Livret d'épargne populaire (LEP), destiné aux personnes ayant des revenus modestes, vont voir leur rémunération abaissée le 1er août. La Banque de France a recommandé qu'elle soit fixée à 1,25 % pour le LDD et à 1,75 % pour le LEP.