Déçus. Les producteurs de Légumes de France attendaient des réponses concrètes du ministre de l'Agriculture, qui n'a pas fait le déplacement lors de leur congrès, les 20 et 21 novembre 2014 à Lamotte-Beuvron (Loir-et-Cher). Les réponses de la directrice des politiques agricole, agroalimentaire et des territoires, Catherine Geslain-Lanéelle, ne les ont pas convaincus. Ils ont boycotté la vidéo que Stéphane Le Foll, le ministre, leur avait préparée...
« C'est une méprise et une méconnaissance de notre profession, nous ne sommes toujours pas compris », a lancé Jacques Rouchaussé, le président de Légumes de France.
Les producteurs de légumes ont en travers de la gorge deux suspensions de financement : la fin de la taxe fiscale affectée du CTIFL et l'arrêt de la promotion des fruits et légumes, d'un budget de 3 M€.
« Pour l'institut technique, nous irons jusqu'au bout. Avec la branche en charge des fruits, nous ne validerons pas la CVO (cotisation volontaire obligatoire), qui doit remplacer la taxe. Le gouvernement devra prendre ses responsabilités face aux licenciements qu'il va provoquer », a ajouté le président des maraîchers.
En ce qui concerne la coupe franche du budget de promotion, Catherine Geslain-Lanéelle, a expliqué les choix du gouvernement. « Nous avons recentré nos interventions sur les investissements dans les exploitations plutôt que sur la promotion des produits. Pour que les ''Investissements d'avenir'' puissent bénéficier à tous les producteurs, nous avons ajouté des modalités particulières et des dérogations ».
L'abrogation du compte pénibilité
Face à la crise que traversent les producteurs, un dispositif de soutien (8 M€) avec allègement de charges et prêt de trésorerie a été mis en place. Les producteurs vont plus loin et demandent une année blanche. Ils souhaitent également l'abrogation du compte relatif à la pénibilité, la réécriture de l'accord sur la modération des marges et de l'accord sur la contractualisation. Des thèmes qui n'ont pas été abordés par la porte-parole du ministre.
Intervenant lors d'une table ronde lors du congrès, Xavier Beulin, président de la FNSEA, a assuré que le Premier ministre était à l'écoute des producteurs. Peut-être la dernière chance pour la filière des légumes.