Après la Confédération paysanne le jeudi 2 août 2012, le syndicat Jeunes Agriculteurs (JA), la Coordination rurale et les coopératives laitières (FNCL) ont réagi vendredi à la remise du rapport sur la contractualisation au ministre de l'Agriculture, Stéphane Le Foll.
Le syndicat Jeunes Agriculteurs (JA) s’avère le plus positif vis-à-vis du rapport sur la contractualisation remis au ministre de l’Agriculture le 13 juillet 2012, et publié le 1er août 2012.
Voulant y voir le verre « à moitié plein », JA se félicite qu’un certain nombre de recommandations « reprennent des inquiétudes, réflexions et propositions » qu’il avait formulées. Par exemple, le rapport estime pertinent qu’une recommandation générale instaure une durée contractuelle plus longue pour les jeunes agriculteurs.
Le syndicat se félicite que le rapport se soit emparé de la question de la cessibilité, « même si pour l’instant il n’y apporte pas de réponses ou de solutions », reconnaît-il.
JA est également satisfait de la recommandation faite « d’encourager les OP d’entreprises à adhérer à des AOP de bassin, qui devront être représentées dans les conseils de bassin, permettant notamment la prise en compte des questions de pérennité de la production laitière dans les zones en déprise ».
La Coordination rurale (CR) y voit plutôt le verre à moitié vide, estimant que la lecture du rapport « amène à la conclusion que la contractualisation, dans sa forme actuelle, n’est pas satisfaisante et qu’elle n'apporte pas les remèdes que Bruno Le Maire avait promis aux agriculteurs ». « Ce rapport relève de nombreuses carences et défauts déjà dénoncés par la CR. »
Le syndicat attend donc de Stéphane Le Foll qu’il en tire les « bonnes conclusions ». C’est-à-dire « qu’il en termine avec le monopole interprofessionnel actuel », sachant que les interprofessions ont été « incapables de proposer un accord tenant lieu de contrat type ».
Pour la CR, « les contrats signés par les producteurs de lait sous la pression des industriels devraient d'ailleurs être annulés ». Le syndicat estime que « c’est à Bruxelles que doivent se concentrer [les] efforts [du ministre] pour réorienter la future Pac dans sa véritable mission initiale : organiser et réguler les productions et les marchés pour permettre aux agriculteurs de vivre dignement de leur métier ».
Du côté des industriels, Dominique Chargé, président de la FNCL (Fédération nationale des coopératives laitières), estime que « ce rapport a le mérite d’avoir sondé l’ensemble des parties prenantes de la filière, et de souligner que la contractualisation est utile mais ne règle pas tous les problèmes, en particulier celui de la régulation des volumes ». Autre point positif, « il pose le fait que les volumes et les prix sont indissociables ».
Mais il souffre d’une « énorme carence : s’il est « théorique et juridique, il reste très pauvre sur les questions économiques », estime Dominique Chargé.
Ainsi, l’adéquation entre les marchés, les outils de transformation et la mise en production des volumes de lait nécessaires, le tout sous une forme contractualisée, est éludée. « Quel est le but de la contractualisation ? C’est un outil dans l’organisation de la filière. Si on ne s’occupe pas de la mise sur le marché et des spécificités de la production laitière, on oublie la question de fond. »
Quant aux critiques sur la coopération, elles témoignent d’une « méconnaissance des réalités » : une coopérative n’a pas le même objectif qu’une entreprise privée, puisqu’elle défend l’intérêt des producteurs-coopérateurs et la valorisation de leur lait.
Lire également la réaction de la Confédération paysanne.