Le groupe 3A démarre une collecte de lait bio. Les éleveurs engagés dans la conversion bénéficient d'un contrat de sept ans.
« Avoir des garanties sur sept ans, c'est appréciable », soulignent Bernadette et Jean-Paul Bringer, qui élèvent trente-cinq laitières sur 109 hectares, à Grandrieu, en Lozère. Depuis mai 2010, ils sont engagés dans une conversion en bio et ont signé un contrat avec 3A.
Celui-ci prévoit une prime de 45 €/1.000 l durant la période de conversion et un prix de base de 400 €/1.000 l les cinq années suivantes. « Nos besoins sont de 4 millions de litres. Nous avons déjà signé des contrats pour 3,2 millions de litres en Lozère, en Haute-Loire et dans le Cantal. Il reste encore quelques places à prendre », souligne Régis Vidal, chargé du bio chez 3A.
Pour fournir des éléments de réflexion aux vingt éleveurs intéressés, la chambre d'agriculture de la Lozère a réalisé un diagnostic des éléments à adapter sur leur exploitation. Une simulation technico-économique a permis d'estimer l'excédent brut d'exploitation après la conversion. Au final, seuls trois éleveurs se sont engagés.
« Certaines exploitations avaient plus de 50 % de surface en caillebotis. D'autres manquaient d'autonomie fourragère ou étaient trop éloignés du circuit de collecte retenu », précise Maïlys Poinsot, qui a réalisé ces simulations. Chez Bernadette et Jean-Paul Bringer, il y a peu de modifications à prévoir.
« En bio, l'enrubannage est accepté. Nous avons supprimé les apports d'azote minéral sur les prairies et introduit la luzerne. Nous avons commencé à soigner les mammites par homéopathie », indiquent-ils.
Le défi sera de préserver l'autonomie fourragère en réduisant les achats de concentrés, plus coûteux en bio. Ils prévoient de cultiver davantage de luzerne et d'introduire des méteils en renouvelant les prairies tous les cinq ans au lieu de dix.
Leurs vaches produisent en moyenne 6.000 litres. Pour pallier une éventuelle baisse de production et réaliser leur quota de 186.000 litres, Bernadette et Jean-Paul garderont cinq génisses de plus.
« Nous avons une petite marge de manœuvre en surface », notent-ils. En s'appuyant sur un prix du concentré multiplié par deux, la simulation réalisée par la chambre d'agriculture débouche sur une progression de l'EBE de 7.000 €. « L'an prochain, nous verrons ce que nous récolterons comme fourrages et quel sera le montant réel des achats nécessaires pour équilibrer la ration. »