Les négociations sur les prix pour 2010 entre les enseignes de la grande distribution et leurs fournisseurs se déroulent dans un « climat violent », a affirmé lundi Olivier Picot, président de l'Association de la transformation laitière française (Atla), qui représente industriels et coopératives.
« Une négociation, ce n'est pas un diktat », a déclaré Olivier Picot. « On demande par exemple une hausse de 4 % et on ressort de la réunion avec une baisse de 1 à 2 % », a-t-il affirmé, dénonçant en outre le refus des centrales d'achat de s'engager sur des contreparties (promotions, tête de gondole...) en échange d'une diminution des tarifs.
Les négociations pour 2010, qui doivent se terminer à la fin du mois avec l'ensemble des fournisseurs, se tiennent dans un « climat violent » et « si cela continue, nous allons demander que les choses soient précisées dans la LME » (loi de modernisation de l'économie de 2008), a ajouté le président de l'Atla.
Ce dernier demande notamment que dans les contrats, les contreparties soient « identifiables, mesurables et surtout contrôlables » par les pouvoirs publics.
Le volet relatif à la distribution de la LME, appliqué depuis le début de 2009, renforce le pouvoir de négociation des distributeurs, mais agriculteurs et industriels dénoncent des abus.
Une brigade chargée de contrôler l'application du volet relatif à la distribution de la LME a été installée en juin 2009. Elle est constituée de 120 agents de la Direction générale de la concurrence, de la consommation et de la répression des fraudes (DGCCRF).
En octobre dernier, le secrétaire d'Etat au Commerce, Hervé Novelli, avait annoncé l'assignation en justice de neuf distributeurs, accusés de pratiques abusives à l'égard de leurs fournisseurs. En janvier, l'enseigne Castorama (groupe Kingfisher) a été condamnée.