Entre 1.500 et 3.000 personnes, selon différentes estimations, se sont rassemblées, samedi, à Doue (Seine-et-Marne), pour protester contre l'exploration de gaz de schiste sur le territoire de la commune, « une catastrophe programmée », selon les manifestants.
« Notre or : notre eau », « Non à la pollution, non à la loi du fric », ou encore « Toreador casse-toi, pauv'con », clamaient les banderoles des manifestants, qui scandaient des slogans hostiles à la compagnie pétrolière américaine Hess et à la société indépendante Toreador.
L'ancien ministre de l'Environnement, Jean-Louis Borloo, qui a accordé les permis d'exploration aux deux sociétés, en a également pris pour son grade.
Selon Philippe Le Corneur, porte-parole du collectif « Stop pétrole de schiste 77 », la dangerosité de la technique de forage envisagée va contribuer à « la destruction du paysage » et pourrait être à l'origine de maladies.
« L'expérience des Etats-Unis montre que la fracturation hydraulique comporte beaucoup de risques sur la santé et l'environnement », a renchéri Sylvain Trottier, de Greenpeace France.
« Les multinationales essayent de transformer nos terres en dollars », a protesté José Bové, député européen d'Europe Ecologie, jugeant que « c'est l'ensemble de la nappe phréatique du bassin parisien qui est menacé ».
« Nous prenons l'engagement que les camions n'arriveront pas à Doue (...), il n'est pas question de laisser faire le forage à Doue », a-t-il martelé, promettant des actions juridiques et des combats « non violents » contre les prospections du pétrole.
Les manifestants étaient entre 1.500 et 2.000 selon la gendarmerie, 3.000 selon les organisateurs, réunis à l'appel d'associations de défense de l'environnement et de partis politiques. Ils se sont rassemblés durant deux heures près de l'église de Doue, avant de se rendre sur le lieu prévu du forage.
Cette prospection d'hydrocarbures « n'est ni dangereuse ni destructrice de l'environnement », ont affirmé les sociétés Hess et Toreador dans une lettre adressée aux habitants de Doue.
Elles prévoient toujours d'effectuer un forage après le 15 avril, disaient-elles, bien que le conseil municipal de Doue ait voté, le 3 mars, une motion demandant de surseoir au projet d'exploration « d'hydrocarbures de schistes ».
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