Quelque 200 agriculteurs d'une vingtaine de départements du sud de la France ont bloqué mercredi matin le poste-frontière du Boulou avec l'Espagne pour protester contre le « dumping économique » qui serait pratiqué dans ce pays, a constaté un photographe de l'AFP.
Les protestataires se sont ensuite rendus en voiture vers le marché Saint-Charles International, pour bloquer l'accès à cette immense plateforme européenne de vente en gros de fruits et légumes située à 25 km au nord du Boulou. Ils ont déversé des tonnes de pêches et de nectarines dans leurs cageots qu'ils ont ensuite enflammés. En début d'après-midi et alors que la manifestation se poursuivait, il n'y avait pas eu de débordement, selon le photographe.
© FDSEA66/Chantal Sarrazin
« Nous réclamons que la France porte plainte contre l'Espagne pour dumping économique », a déclaré à l'AFP le président de la FDSEA à Perpignan, Yvan Haris, qui participait à cette manifestation contre les camions espagnols entrant en France sur l'Autoroute A9. « Quand un kilo de pêches coûte 1,10 euro à Madrid mais entre en France à 0,50 euro, il y a dumping économique », a-t-il clamé, entouré également de Jeunes agriculteurs. « Le coût du travail est bien inférieur là-bas », a-t-il ajouté en dénonçant « le dumping social, le dumping environnemental - car les règles de respect de l'environnement imposées en France sont autrement plus lourdes qu'en Espagne - et le dumping économique ».
Parmi les protestataires français, les producteurs d'ail de la Drome, mais aussi des dizaines de collègues spécialisés dans les fruits venus de l'Hérault, du Vaucluse, des Bouches-du-Rhône, du Gard... Le tout sous l'étroite surveillance d'une vingtaine de gendarmes et d'agents des Douanes qui fouillaient certains camions espagnols. D'autres s'étaient arrêtés en territoire espagnol.
« Vivre de son métier, pas de compensations »
Filtrant les arrivées, les agriculteurs laissaient passer les voitures de tourisme en leur offrant pêches ou tomates cerises accompagnées de tracts pour expliquer leur mouvement. Aux camions espagnols, dont une dizaine étaient bloqués une heure après le début du mouvement vers 11 heures, les agriculteurs français apposaient sur leurs cargaisons des tracts, source d'une tension perceptible par le photographe de l'AFP.
« Les administrations et les politiques doivent comprendre nos problèmes », a expliqué Yvan Haris. La manifestation n'est pas dirigée contre les Espagnols, a-t-il martelé, rappelant que son mouvement avait commencé à alerter les autorités françaises et Bruxelles à Noël. « Les seuls qui ne gagnent pas d'argent ici, ce sont les producteurs français », a-t-il affirmé en jugeant « pas très bien » de recevoir des « compensations » : « nous, nous voulons vivre de notre métier, nous ne sommes pas des hooligans, nous sommes des pères de famille ».
Pourquoi faut-il ???
mercredi 13 août 2014 - 19h08
Laisser les paysans se battrent entre eux ??? que font les politques, que font les technocrates bruxellois ??? Dans cette passoire Européenne ou le souk semble organisé ou inorganisé... Il en est de même pour la plupart des denrées...comment se fait-il que cette Europe depuis 50 ans n'a pas été fichue de voir une harmonisation des prix et des salaires dans les 27 ??? Si un pays n'est pas d'accord, il ne rentre pas dans l'union... le blé, le lait, les fruits etc n'ont pas les memes prix dans les divers pays au moins ceux qui ont accepté l' Euro... LE DUMPING EST PARTOUT ET FAVORISE LES PETITS MALINS QUI TIRENT TOUTES LES FICELLES...