Le groupe Sénalia organisait le vendredi 11 janvier 2013 son assemblée générale annuelle à la Bourse de Paris. L'occasion de faire comprendre aux acteurs de la filière que l'évolution à la hausse des critères de qualité du blé français était une nécessité pour rester compétitif à l'exportation face à des concurrents (mer Noire) qui s'adaptent.
« Nous venons de vivre trois récoltes très différentes qui sont représentatives des variations que nous subissons », a résumé son directeur, Laurent Martel. La récolte de 2010, abondante, a été marquée par un record d'exportation de 4,7 millions de tonne (Mt). La récolte de 2011, campagne (clôturée au 30 juin 2012), a vu ses exportations vers les pays tiers chuter de 30 %. La récolte de 2012, qui est en cours d'expédition, est marquée par une grande hétérogénéité des qualités de blé et par un grand retard de démarrage des expéditions.
« Face à ces variations, il faut investir, prévient le directeur. C'est ce que nous ferons sur les cinq prochaines années par un programme d'investissements dépassant 48 millions d'euros. Ces investissements ne peuvent être supportés par l'entreprise que s'ils s'appuient sur des volumes importants et cela se fera par l'élargissement de la zone géographique de notre hinterland et du chantier mené pour améliorer la compétitivité des transports d'acheminement sur le port. » A cet égard, une union a été créée avec les coopératives concernées par le canal Seine Nord Europe.
« Les trois dernières récoltes montrent qu'il est nécessaire de mener une politique de diversification, poursuit le directeur, pour supporter les écarts de volume de notre activité principale d'exportation ». Les activités de diversification, ont fortement contribué au résultat de l'année 2011 avec les excellentes campagnes du cacao et du sucre. Sénalia est également attachée à développer les débouchés agricoles : c'est le cas des oléagineux avec Saipol, ou de la transformation de céréales avec Téréos.
Laurent Martel a également insisté sur la décision prise par le conseil d'administration de Sénalia d'ajouter un critère supplémentaire à l'entrée au silo pour la campagne 2012-13 : le temps de chute de Hagberg. « Il fallait à tout prix satisfaire la demande des pays acheteurs, explique le directeur. On ne pouvait prendre le risque de gâcher l'image des blés de Rouen. La question de la qualité est plus que jamais d'actualité, qu'il s'agisse du temps de chute de Hagberg ou d'autres critères. Elle doit nous inciter à faire des efforts, car la concurrence se fera non pas seulement sur le prix, mais beaucoup sur la qualité et nous avons des concurrents qui progressent, dans la mer Noire. Sénalia a joué son rôle d'alerteur de la filière, ce qui lui a d'ailleurs valu compliments et critiques, maintenant aux professionnels du commerce de reprendre la balle au bond, prendre leurs responsabilités et de définir les règles du jeu qui permettront à notre filière d'assumer son rôle. »