Les Vignerons indépendants de France s’opposent « vivement » à la proposition mise en avant dans le projet de décret étiquetage, en cours d’élaboration par la DGCCRF. Selon eux, il « impliquerait une complète perte de sens de la mention " mise en bouteille à la propriété " ».
Les Vif expliquent dans leur lettre du 5 février que le projet de décret propose « en somme que cette mention puisse être utilisée par une exploitation, une coopérative et même une union de coopérative ».
« Le négoce s’est engouffré dans la brèche en demandant la possibilité d’utiliser cette mention dans le cas des prestations de service », constatent les Vignerons indépendants.
« Cette proposition est inconcevable, martèle le communiqué. La mention " mise en bouteille à la propriété " perdrait tout son sens, auprès du consommateur. Et ce d’autant plus que les mentions " mise en bouteille au château " ou " au domaine " continueraient à bénéficier d’un encadrement plus strict : on aurait alors un système à deux poids deux mesures, pour des mentions qui signifient la même chose aux yeux du consommateur ».
Pour les Vif, la « tromperie » qu’induirait la mention « à la propriété » serait d’autant plus forte.
Les vignerons ont prévu d'en informer les associations de consommateurs.
Le 1er février, une délégation des Vif, s'est rendue au cabinet du ministre de l'Agriculture pour lui faire part de leur vive opposition à ce projet de décret et pour appuyer les discussions en cours avec les pouvoirs publics, en particulier la DGCCRF.
Concernant toujours l'étiquetage, les Vif ont attiré l’attention du ministère sur 2 autres points :
- l’enregistrement de l’entrée de raisins le jour même par l’opérateur, sur un registre.
- le projet de nouvelle définition juridique de l’exploitation agricole qui est « potentiellement dangereuse » pour les vignerons indépendants, selon eux.
A propos du Projet de Loi de Modernisation Agricole, après un échange sur les différentes dispositions de la loi, Michel Issaly, président des Vif, a « réitéré sa demande de création d’une ligne budgétaire d’aide dédiée à l’arrachage restructurant », indiquent les vif.
Cette demande avait déjà était formulée au ministre par courrier en décembre dernier, rappellent les Vignerons indépendants.