« Concernant l’avenir d’Entremont Alliance, deux alternatives s’offrent à ce jour aux producteurs et salariés », a rappelé la Confédération paysanne, mardi, dans un communiqué. Il s’agit du projet Sodiaal ou de la poursuite avec l’actionnaire majoritaire Unifem (détenu par la CNP du milliardaire belge Albert Frère).
« Le projet Sodiaal nous semble comporter des aspects positifs », estime le syndicat, notamment : « L’engagement de collecte de l’ensemble des producteurs, sous condition qu’au moins 75 % des producteurs repris s’engagent à devenir coopérateurs. »
« Mais nous avons aussi des interrogations et des craintes », poursuit la Confédération paysanne. « La participation des apporteurs Entremont serait de 6,20 €/1.000 l sur cinq ans en capital social. […] Les éleveurs accepteront-ils cette nouvelle contribution après des années d'efforts sous forme de flexibilité et pourront-ils la supporter au regard de la conjoncture ? », s'interroge-telle.
« Les banques n'ont toujours pas donné leur accord au projet Sodiaal » et « nous doutons fortement […] que le dossier soit bouclé au 15 mai », ajoute le syndicat.
« Sodiaal expérimente actuellement la contractualisation. […] Nous demandons à ce que le contenu exact des contrats proposés par Sodiaal soit présenté à l’ensemble des producteurs au plus tôt. »
La Confédération paysanne rappelle également que « l’éventuel “projet chinois” est un contrat commercial (450 millions de litres destinés à être transformés en poudre de lait infantile et nécessitant la construction de deux tours de séchage) et ne constitue en aucun cas une solution à part entière ». Et ce débouché peut tout aussi bien être étudié dans le cas d’une reprise par Sodiaal qu’en restant chez Unifem.
Le syndicat évoque aussi le risque que représente la hausse de 2 % des quotas pour Entremont, dont le mix-produit est déjà « très dégradé ». « Si le mix-produit se dégrade à nouveau, il faut craindre des répercussions négatives sur le prix du litre de lait payé au producteur, souligne-t-il. Cela est vrai pour Entremont Alliance mais aussi pour toutes les autres entreprises laitières. »
Pour éviter cela, la Confédération paysanne appelle de nouveau à une régulation européenne de la production.