Le grand débat national sur la transition énergétique a été lancé jeudi au ministère du Développement durable. Ce débat doit définir les conditions dans lesquelles la France pourra respecter ses engagements internationaux (réduction de gaz à effet de serre, économies d'énergie, développement des énergies renouvelables) mais aussi faire évoluer son mix énergétique pour ramener la part du nucléaire de 75 à 50 %.
« Toutes les idées pourront être défendues », a assuré la ministre de l'Ecologie et de l'énergie, Delphine Batho, à la presse jeudi. « Le gouvernement a fixé une feuille de route, mais il n'y aura pas de tabou, et ceux qui ont un point de vue différent du gouvernement pourront l'exprimer. »
La phase préparatoire , consistant à mettre en place les outils du débat, se poursuivra jusqu'à la fin de janvier 2013. Dès février 2013, des débats décentralisés en Régions seront organisés. « Tout un chacun aura la possibilité de s'exprimer, que ce soit dans les débats organisés en Régions ou par le biais d'un site internet spécifique qui sera mis en place d'ici au début de janvier 2013 », a expliqué Anne Lauvergeon, ancienne patronne d'Areva et membre du comité de pilotage.
Le conseil national du débat réunit 112 membres issus de sept collèges (Etat, employeurs, syndicats, ONG de défense de l'environnement, autres associations, élus locaux et parlementaires). A ses côtés siégeront le comité de pilotage, un comité citoyen et un comité d'experts, chargé de préciser les scénarios disponibles et l'état des connaissances sur les sujets abordés.
Quelques militants de Greenpeace se sont rendus devant le ministère de l'Ecologie pour distribuer des tracts à la presse, expliquant pourquoi ils avaient refusé de participer à ce débat. « Nous n'avons plus confiance », expliquent-ils, critiquant les « grands discours » alors que « les signaux sont au rouge sur des dossiers sensibles » comme les entraves au développement des énergies renouvelables et la construction d'un nouvel aéroport à Notre-Dame-des-Landes.