L'inauguration de l'unité de méthanisation du Mené, en Bretagne, a été le point d'orgue de quatre journées de visites et de débats autour des énergies renouvelables ancrées sur le territoire.
« Rendre des territoires autonomes en énergies, ce n'est pas impossible, nous allons vous le prouver et vous le montrer. Et même si le parcours est parfois semé d'embûches, cela tient beaucoup à la volonté farouche des habitants. »
C'est le message fort qui s'est dégagé durant les premières rencontres « Energies et territoires » qui se sont déroulées du 15 au 18 juin 2011 au pays du Mené (Côtes-d'Armor). Certains territoires atteignent déjà l'autonomie en Europe, d'autres, comme celui de la communauté de communes du Mené, couvrent 27 % de leurs besoins et sont bien partis pour atteindre 100 % à l'horizon de 2030.
Président de la coopérative Energetica, à Prato, dans le sud du Tyrol italien, Georg Wunder a montré comment cette région germanophone du Haut-Adige (3.360 habitants) a conquis pas à pas son autonomie totale en électricité et en chaleur : centrale hydroélectrique, installations de biogaz, panneaux photovoltaïques, éoliennes… Au total, 1.100 personnes sont membres de cette coopérative de production et de distribution d'énergie.
Pour la population, les avantages ne sont pas seulement environnementaux mais se mesurent aussi en espèces sonnantes et trébuchantes. « Les foyers apprécient de payer l'électricité 25 % moins cher que celle fournie par Enel (l'électricien national, ndlr) ! », a expliqué Georg Wunderer. En Allemagne, la région de Lübow-Krassow, autonome à 100 %, s'est investie il y a déjà quinze ans dans les énergies renouvelables et en tire aujourd'hui les bénéfices. « Nos ressources sont huit fois plus importantes que ce que nous consommons », a souligné Brigitte Schmidt, sa représentante.
En France, Le Mené n'est pas seul à s'être lancé dans une telle démarche : dans le Lot, la coopérative Sicaseli a poussé les feux dans le domaine du photovoltaïque (deux cents toits équipés) et du bois énergie (reprise d'une scierie, développement des plaquettes).
Le clou de ces journées a été l'inauguration de l'unité de biogaz Géotexia (15 millions d'euros d'investissements, 75.000 tonnes de lisier et de déchets agroalimentaires traités), treize ans après que des agriculteurs ont lancé le projet. Une école de persévérance « qui a permis de faire quelque chose de bien », estime son président Dominique Rocaboy, qui souligne que « le fait d'avoir cela aide en ce moment à maintenir le moral des troupes et à se serrer les coudes ».
Un réseau pour faciliter les démarches Le réseau français des territoires à énergie positive est né. Ses membres fondateurs l'ont lancé au cours de ces rencontres. Il vise à faciliter la mise en route de politiques énergétiques dans les territoires et à contribuer à l'enrichissement mutuel des connaissances et des compétences. Les territoires du réseau s'engagent à réduire leurs besoins énergétiques, puis à les couvrir le plus possible avec des énergies renouvelables locales. Le réseau est coordonné par le Comité de liaison des énergies renouvelables (Cler) et est coparrainé par la présidente du comité, Madeleine Charru, et André Pieltain, ancien de « La France Agricole ». |