Le ministre de l'Agriculture Stéphane Le Foll a proposé aux éleveurs normands qui manifestent à Caen contre la faiblesse du prix de leurs productions de les recevoir jeudi à Paris, a indiqué lundi son entourage.
D'ici là, le ministre aura pris connaissance du rapport du médiateur sur les prix des productions agricoles, qu'il avait lui-même désigné. Ce rapport doit lui être remis mercredi à 17h00. Le médiateur doit comprendre qui, des industriels ou des distributeurs, freinent les hausses de prix convenues dans la filière. L'un des représentants de la grande distribution, Jacques Creyssel, délégué général de la Fédération du commerce et de la distribution (FCD), a assuré que la grande distribution avait respecté ses engagements.
Mais les éleveurs refusent de lever leurs barrages et continuent de demander la venue du ministre de l'Agriculture Stéphane Le Foll, ont-ils indiqué à l'AFP. « On reste sur notre position, on veut un ministre de terrain » qui réunisse tous les acteurs de la filière, producteurs, industriels des abattoirs et des laiteries et centrales d'achat des distributeurs, ont déclaré Jean-Yves Heurtin, président de la FDSEA du Calvados, et Samuel Bidert, responsable des Jeunes Agriculteurs (JA). « Les réunions parisiennes qui n'aboutissent à rien, ça ne nous intéresse pas », a ajouté M. Heurtin, tout en réclamant l'application des accords signés le 17 juin au ministère de l'Agriculture sur la revalorisation des prix de la viande bovine.
Actions dimanche et lundi dans le Calvados
Plusieurs dizaines d'éleveurs en colère bloquaient lundi matin les quatre principaux accès au périphérique de Caen pour protester contre la faiblesse des prix de vente de leurs productions, exigeant une visite du ministre de l'Agriculture, Stéphane Le Foll, avant de lever les blocages, selon le président de la FDSEA du Calvados, Jean-Yves Heurtin.
Les actions des agriculteurs du Calvados ont commencé dimanche après-midi avec des déversements de gravats et de déchets devant plusieurs cibles symboliques de la filière, comme des abattoirs et des grandes surfaces, ainsi qu'avec des opérations escargot sur les routes. Une agence du Crédit Agricole à Bretteville-sur-Odon, dans la banlieue de Caen, a encore été prise pour cible pendant la nuit, a constaté un photographe de l'AFP.