Le secteur agricole a été félicité pour ses contributions positives lors de la clôture de la troisième conférence environnementale qui se tenait jeudi et vendredi à Paris.
Modératrice de la table-ronde sur le climat, Laurence Tubiana n'a pas ménagé ses compliments lors de la séance plénière : « Je salue tous les partenaires du monde agricole pour avoir mis l'agroécologie et les bioproduits au centre de leur contribution ». « On voit le secteur agricole pleinement engagé dans cette transition », a-t-elle affirmé, soulignant que la réduction des gaz à effet de serre représente un défi « pas facile » pour ce secteur. Le potentiel de production d'énergies renouvelables des secteurs agricole et forestier a été rappelé, le bois énergie et la méthanisation agricole apparaissant particulièrement « prometteurs ».
Pari gagné donc pour les représentants professionnels qui nous confiaient la veille que le défi majeur consistait à faire reconnaître les contributions positives de l'agriculture au défi climatique, et à faire reconnaître les spécificités du secteur : moindre potentiel de réduction des émissions, objectif de production à maintenir.
Prolongation du crédit d'impôt pour la conversion bio
Pour que les documents de planification territoriaux ne se fassent pas au détriment de l'agriculture, il faut encore avancer dans la « comptabilisation des contributions positives de l'agriculture », a insisté Christiane Lambert. La vice-présidente de la FNSEA a par ailleurs apprécié la façon dont la ministre de l'Ecologie a mené les débats de la table-ronde, déboutant les ONG qui voulaient aller trop loin – par exemple celles qui proposaient d'inscrire un objectif de réduction de la consommation de viande.
A la table-ronde sur la santé et l'environnement, la qualité du dialogue a également été une agréable surprise pour les représentants professionnels agricoles qui craignaient de se faire montrer du doigt. Loin de là : « Il y a eu une vraie reconnaissance de la contribution de l'agriculture à la santé », a noté Eric Thirouin, élu FNSEA. Concernant la restauration collective, l'accent a été davantage mis sur l'introduction de « produits de qualité et de proximité » que sur le bio, l'idée étant de privilégier le local. Pour permettre une montée en puissance progressive du bio local, une prolongation de trois ans du crédit d'impôt pour la conversion bio a été annoncée.
« Révision anticipée des phytosanitaires les plus problématiques »
Les conclusions de la table-ronde sur la santé proposent également que la France porte avec force au niveau européen la « révision anticipée des substances phytosanitaires les plus problématiques ». Si les professionnels « n'avaient pas entendu le mot anticipé lors des débats », « l'important est que ce soit abordé dans un cadre européen pour éviter les distorsions de concurrence », note Eric Thirouin, qui se félicite également de « l'accent mis sur la recherche de solutions alternatives ».
Autre motif de satisfaction : le discours de clôture de Manuel Valls quand il réaffirme que « l'écologie ne doit pas être un frein à l'économie ». Le Premier ministre n'a pas eu peur de choquer en indiquant même que « le dynamisme de notre pays, c'est son industrie, son agriculture, [...], ce sont aussi ses grands projets d'infrastructures, à condition qu'ils ne soient pas opposés à l'environnement ». Sur le volet agricole, il a réaffirmé que « l'agroécologie doit se diffuser dans les cantines scolaires », et, sous prétexte d'« exemplarité de l'Etat », les restaurants dont l'Etat a la charge devront appliquer ces préconisations.
Les ministères vont maintenant se saisir des projets de feuilles de route élaborés par chaque table-ronde. Rendez-vous en janvier 2015 pour connaître les déclinaisons concrètes.
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lundi 01 décembre 2014 - 09h39
C'est très bien, mais je trouve bizarre que du jour au lendemain , après nous avoir pendant des années jétés aux chiens (les médias, selon une expression de Mitterand en son temps) on nous passe tant de pomma&de dans le dos. Il y a quand même en cours des pilules environnementales (et autres)qui nous plombent ou vont nous plomber! On a l'impression qu'il s'agit d'éteindre l'incendie naissant. Enfin: s'ils en prennent conscience c'est déja mieux mais on verra si cela dure. Moi je' suis plus que méfiant.