Soja, maïs, riz, blé... Des chercheurs ont présenté la première cartographie des effets, globalement plutôt négatifs, du phénomène climatique El Niño sur la production mondiale de céréales.
El Niño, associé à un réchauffement et s'accompagnant généralement de perturbations météorologiques à grande échelle, améliore la production mondiale de soja (entre 2,1 % à 5,4 %) mais a en revanche un effet plus négatif sur le maïs, de riz et le blé (entre -4,3 % à +0,8 %), selon leurs travaux.
Le phénomène inverse La Niña, associé à un refroidissement, tend également à tirer ces quatre productions vers le bas par rapport à la normale (entre 0 et -4,5 %), selon cette étude publiée dans la revue Nature Communications.
El Niño, qui revient généralement tous les 3 à 7 ans, se caractérise par des températures de surface de la mer anormalement élevées dans la partie centre-est du Pacifique tropical. El Niño et La Niña font partie des principales causes de la variabilité naturelle de notre climat.
El Niño a pour conséquence d'influencer les températures et les précipitations et de contribuer à la survenue de sécheresses ou de précipitations abondantes dans différentes régions du monde. Avec des effets sur la disponibilité et les cours de certaines denrées agricoles.
Quatre ans après le dernier épisode (de juin 2009 à mai 2010), un retour d'El Niño est « probable » vers la mi-2014, a annoncé en avril l'Organisation météorologique mondiale (OMM), une agence de l'ONU.
Si des évaluations existaient déjà à un échelon régional, ces nouveaux travaux sont les premiers à faire le lien entre El Niño et les fluctuations de production au niveau mondial.
Menée par Toshichika Iizumi, chercheur à l'Institut national des sciences agroenvironnementales de Tsukuba (Japon), cette étude s'appuie sur les données de récoltes entre 1984 et 2004.
Géographiquement, El Niño a un impact négatif sur le maïs dans le sud-est des Etats-Unis, en Chine, en Afrique de l'Ouest et de l'Est, au Mexique et en Indonésie. Il affecte aussi la production de soja en Inde et dans des régions de la Chine. La baisse touche aussi le riz en Chine du Sud, en Birmanie et en Tanzanie et le blé dans certaines parties de la Chine, aux Etats-Unis, en Australie, au Mexique et dans des zones d'Europe.
A l'inverse, selon les chercheurs, le phénomène a un effet positif dans environ un tiers des régions où ces céréales sont cultivées, par exemple au Brésil pour la production de maïs et de soja.