Les émissions de gaz à effet de serre (GES) ont stagné en France en 2012 par rapport à l'année précédente, malgré une hausse notable dans le secteur résidentiel essentiellement due à la météo, a-t-on appris vendredi auprès du Citepa, l'organisme officiel.
Si depuis 1990 – année de référence – les rejets de GES de la France sont globalement à la baisse avec -12 %, le rythme n'est pas assez soutenu pour parvenir à l'objectif de division par 4 des émissions d'ici à 2050.
Une loi très attendue sur la transition énergétique et présentée comme l'une des « priorités » du Premier ministre Manuel Valls, censée rendre la France moins consommatrice d'énergies fossiles, sera présentée avant l'été.
En 2012, les émissions de GES se sont élevées (France métropolitaine et départements d'outre-mer) à 490,1 milliards de tonnes équivalent CO2, contre 490 pour 2011, selon les derniers chiffres du Centre interprofessionnel technique d'études de la pollution atmosphérique (Citepa).
Le transport, essentiellement routier, reste le premier secteur émetteur de GES avec 27,8 %, devant l'agriculture (fermentation entérique du bétail, fertilisation azotée des sols...) avec 20,5 %.
Suivent le secteur résidentiel et tertiaire (énergie utilisée dans les logements, bureaux, commerces...) avec 19,7 %, l'industrie manufacturière (17,6 %), l'industrie de l'énergie (11,7 %), et le traitement des déchets (2,6 %).
A l'exclusion des émissions du secteur résidentiel, qui ont augmenté de près de 7,7 %, les autres ont soit baissé, soit stagné.
« Tous les progrès qui continuent à se faire ont été consommés par l'augmentation du résidentiel/tertiaire, essentiellement liée aux conditions climatiques de l'année » 2012, plus froide que la précédente et donc plus consommatrice d'énergie de chauffage, a déclaré à l'AFP Jean-Pierre Fontenelle, conseiller auprès de la direction du Citepa.
Mais « la tendance lourde continue », a-t-il ajouté. « Si on fait abstraction de ces épiphénomènes, vous avez une courbe qui garde sur le long terme une décroissance à peu près constante », a commenté l'ancien directeur du Citepa.
La baisse des émissions s'explique par des mesures d'économie d'énergie dans certains secteurs comme le logement ou le transport, ou la mise en œuvre de nouveaux procédés chimiques dans l'industrie manufacturière, mais aussi par la baisse de l'activité liée à la crise économique.
Les émissions de GES ont vraiment commencé à décroître à partir de 2005, à raison de -1,9 % par an en moyenne. Or, depuis cette date, il faudrait être sur une trajectoire de -3 % par an pour parvenir à l'objectif de division par 4 des émissions de GES d'ici à 2050, inscrit dans la loi Grenelle 2, selon le ministère de l'Ecologie.
En tonnes par habitant, la baisse est de 26 % entre 1990 et 2012 (9,6 t éq. CO2 en 1990 et 7,5 t éq. CO2/hab en 2012), la population ayant augmenté de 12 % depuis 1990.