Le dernier rapport de l'AEE sur le changement climatique souligne la rapidité des évolution en cours touchant toutes les régions d'Europe. L'Agence européenne pour l'environnement, qui consacre dans son document (en) de plus de 300 pages un chapitre d'une quinzaine de pages à l'agriculture, insiste sur la nécessité d'une adaptation rapide au réchauffement qui a déjà eu « de nombreux impacts sur la société et l'environnement ».
Selon elle, « d'autres impacts sont attendus, qui sont susceptibles d'entraîner des dommages très coûteux ».
Le rapport de l'AEE rappelle que l'une des premières conséquences de ce réchauffement planétaire pour l'agriculture dans l'Hémisphère Nord a été l'allongement des saisons thermiquement favorables à la croissance des plantes (+11 jours en moyenne de 1992 à 2008), menant à l'expansion vers le nord des zones cultivables. A l'inverse dans de grandes parties du sud de l'Europe la productivité des cultures s'en verrait réduite.
Les phases végétatives ont été directement impactées, avec des changements dans la phénologie des cultures. Ainsi on a pu constater par exemple l'avancement des dates de floraison et de récolte des céréales de 2 jours tous les dix ans lors des dernières décennies, indique l'AEE. Mais le changement est également manifeste pour d'autres cultures comme la vigne.
Selon toute vraisemblance « ces changements vont se poursuivre dans de nombreuses régions, provoquant des réductions de rendement en grains ». En effet, le raccourcissement de la phase de remplissage des grains de céréales et d'oléagineux peut être « particulièrement préjudiciable au rendement », souligne l'agence.
Par ailleurs, « les vagues de chaleur et de sécheresses récentes ont considérablement réduit le rendement de certaines cultures » comme le blé par exemple, « alors que les rendements des autres cultures (par exemple le maïs dans le nord de l'Europe) sont en augmentation ».
« La hausse de la fréquence dans la survenue de ces événements serait particulièrement préjudiciable à la production agricole en Europe centrale et au Sud, où de tels événements se produisent plus fréquemment, s'ajoutant aux contraintes actuelles », explique l'AEE.
Les rendements des cultures seront affectés - différemment selon le type de culture et la région de production - par les effets combinés des changements de température, par celle des précipitations atmosphériques et de la concentration de CO2.
L'augmentation prévue de la température va entraîner celle du phénomène d'évapotranspiration, et les besoins en eau d'irrigation des cultures à travers l'Europe, et particulièrement dans la péninsule ibérique et en Italie.
L'augmentation des dégâts induits par le réchauffement est également à craindre, prévient le rapport de l'AEE : les cours d'eau et des rivières devraient déborder plus fréquemment « surtout dans le Nord de l'Europe, car l'augmentation des températures intensifie le cycle de l'eau ». A l'inverse l'assèchement des cours d'eau et des rivières « semble être devenu plus sévère et plus fréquent en Europe méridionale ».
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