La logistique de l'Australie, des Etats-Unis et de la France devrait être mise à rude épreuve au cours de cette campagne pour approvisionner en blé le marché mondial. Le risque de défaillance de tel ou tel pays n'est pas exclu, ont d'ailleurs alerté plusieurs intervenants, jeudi, lors des 61es Journées techniques des industries céréalières à Reims.
« En France, depuis la hausse des cours, on a une belle mécanique qui s'est mise en place à l'exportation, mais le moindre grain de sable peut tout enrayer », s'est inquiété Jean Philippe Everling, responsable de l'exportateur Granit Négoce, faisant allusion aux mouvements de grève.
« Avec la disparition de l'Australian Wheat Board, l'ancien organisme d'Etat australien en charge de l'exportation du blé, les exportateurs privés n'ont plus le même poids pour affréter des trains complets pour approvisionner le marché. Les trains sont déjà fortement mobilisés dans le pays pour faire transiter les minerais et le charbon », a alerté Michel Ferret, chef du service de l'analyse des marchés à FranceAgriMer.
« Les Etats-Unis vont devoir fournir 34 millions de tonnes (Mt) cette année sur le marché mondial, contre 23 Mt l'an dernier. Leur outil logistique sera très sollicité, sans compter que le pays devra aussi assurer les exportations pour le soja et le maïs », s'est inquiété Michel Ferret.