Les agriculteurs, qui bloquent depuis lundi la commercialisation des céréales et du soja en Argentine, ont menacé, jeudi, de prolonger leur mouvement si le gouvernement refuse d'augmenter le prix versé aux producteurs de blé.
« Notre intention est que cela (la grève) s'achève dimanche, comme prévu, et nous définirons la marche à suivre. Mais la protestation va continuer d'une manière ou d'une autre, l'idée est de continuer la lutte. Les gens sont indignés, se sentent spoliés », a déclaré Hugo Biolcatti, dirigeant de la Société rurale, qui regroupe les plus gros producteurs.
Les quatre plus grandes organisations rurales ont appelé à une grève pendant toute la semaine pour réclamer la libéralisation totale des exportations de blé.
Elles jugent insuffisante la hausse des quotas de blé annoncée par le gouvernement, de trois à sept millions de tonnes, soit environ la moitié de la récolte, qui est l'une des meilleures de ces dernières années.
Elles dénoncent également le prix insuffisant payé par les meuniers et les exportateurs, à quelque 30.000 petits producteurs de blé, qui réclament 900 pesos par tonne (197 euros) contre 650-700 pesos (120-130 euros) actuellement.
L'institut national de technologie agricole relève cependant que ces derniers prix sont largement supérieurs à la moyenne historique (110 dollars, soit 80 euros).
Le ministre de l'Agriculture, Julian Dominguez, assure que le gouvernement a « pris toutes les mesures nécessaires pour garantir le prix au producteur (...) dont le lancement d'une ligne de crédits à taux zéro et l'achat anticipé de céréales par les moulins ».
L'Argentine est le premier exportateur mondial de tourteau et d'huile de soja, le troisième pour les graines de cet oléagineux, le deuxième pour le maïs et le cinquième pour le blé.
Cette grève survient à dix mois de l'élection présidentielle et deux ans après un conflit contre la hausse de 25 % de la taxe à l'exportation du soja, qui avait paralysé l'Argentine pendant six mois.