A l'issue de la réunion d'information de France Export Céréales qui a eu lieu à Paris mercredi, les experts ont appelé à une prise de conscience concernant l'inadéquation entre notre offre de blé et la demande des pays tiers. En effet, les exigences de ces derniers se resserrent à la suite de l'offre alléchante en termes de prix et de qualité des pays de la mer Noire.
A l'exportation, nos blés servent principalement à la fabrication de pain en Afrique du Nord et en Afrique subsaharienne de l'Ouest. Des pays qui affichent des exigences de plus en plus strictes, notamment en matière de protéines. Les gouvernements doivent en effet répondre à une nécessité « politique » de nourrir leur population et le blé doit résister à une deuxième transformation souvent délicate du fait de moyens pas toujours optimisés. Au Cameroun par exemple, les boulangeries industrielles côtoient des boulangeries où le pétrissage se fait à la main, dans des conditions de travail difficiles.
De nouvelles opportunités apparaissent
A cela s'ajoute l'offre alléchante en termes de protéines et de prix des pays de la mer Noire. « A équivalence de prix, la Russie livre du blé à 12,5 % de protéines au Maroc et la France, à 11,6 % », a expliqué Yann Lebeau, du bureau de France Export Céréales à Casablanca. Par ailleurs, ces offres ne font qu'accroître les exigences des importateurs. « Quand un pays a établi des exigences à partir d'une qualité bonne, il est dur de les modifier. Les boulangers et les meuniers exercent une pression sur les importateurs ». C'est ce qui s'est passé en Egypte où le Gasc (autorité d'achat public du blé) a établi ses spécifications à partir des blés russes.
Dans ce contexte et face à la dégradation de la qualité, la filière française a mis en place un plan protéines lancé en décembre 2013, mais dont les résultats ne sont pas encore visibles. Et de nouvelles opportunités apparaissent. En Arabie Saoudite, un marché de qualité soft, à 11 %, émerge face à un marché de qualité hard à 12,5 % de protéines minimum. D'autant plus que « l'année 2015 est la dernière année de production locale (ndlr, le pays a décidé d'arrêté de produire du blé), l'Etat a choisi de tout miser sur les importations », expose Roland Guiragossian, basé au Caire. Le marché saoudien est totalement public, depuis l'achat de blé jusqu'à la vente de la farine, en passant par le stockage et la transformation.
dommage
jeudi 12 mars 2015 - 13h14
En effet les politiques sont tout obnubilités par leurs nouveaux "gourous" les France nature machin et consorts qui se réjouissent du déclin de la puissance agricole française... vivront nous d'amour et d'eau fraiche ?