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«Les récoltes de blé ont démarré dans l'hémisphère Sud, a indiqué mercredi Claire Lelièvre, déléguée à la filière des grandes cultures à FranceAgriMer à l'issue du conseil spécialisé des céréales de FranceAgriMer. L'Australie devrait renouer avec une production normale de 23 millions de tonnes (Mt) mais ces chiffres sont à prendre avec prudence, car les récoltes de ce pays ne se termineront qu'en janvier. L'Argentine devrait confirmer une production médiocre de 7,6 Mt avec un disponible exportable de seulement 2,5 Mt.»
Avec des besoins de 6,5 Mt, le Brésil ne pourra pas se satisfaire des approvisionnements argentins et devra trouver d'autres fournisseurs. Le Canada et les Etats-Unis sont bien placés géographiquement et devraient prendre le relais, tandis que la Russie a négocié des accords commerciaux avec ce pays et devrait ainsi remporter des marchés vers cette destination. Dans l'hémisphère Nord, les prix du blé font l'objet d'un réajustement qui placent les principaux pays exportateurs à égalité en termes de prix de vente.
«Les approvisionnements en maïs en provenance du centre de l'Europe, sont bloqués en raison des basses eaux du Danube et du Rhin. Les fabricants d'aliments du bétail sont ainsi contraints de se reporter vers les blés fourragers de la mer Noire, plus proches des ports d'expédition et donc plus disponibles. Ce surcroît de demande en blé fourrager d'origine mer Noire en raffermit les cours et entraîne mécaniquement une hausse des blés de qualité meunière», analyse Michel Ferret, chef de service des marchés et des filières.
Ainsi, les prix de la mer Noire se rapprochent des prix européens. Aux Etats-Unis, les prix du blé tendre d'hiver de qualité SRW, sont à la hausse en raison du retard pris dans les semis. «Il semble que les Américains ne pourront pas semer autant de blé SRW que l'an passé et que les surfaces vont encore diminuer, poursuit Michel Ferret. Le retard pris dans les récoltes de soja ou de maïs rendent parfois impossible l'implantation du blé d'hiver.»
Ainsi, les écarts de prix du blé dans l'hémisphère Nord ont tendance à se resserrer. L'origine européenne d'ordinaire plus chère fait désormais quasi jeu égal avec ses concurrents. Un bon point pour la France dont les objectifs d'exportation vers les pays tiers sont maintenus à un niveau élevé de 8,75 Mt.
Ruée vers l'intervention pour l'orge Dès l'ouverture de l'intervention, le 1er novembre, il y a eu de nombreuses demandes importantes pour l'orge, signe que le marché est extrêmement lourd. L'Allemagne a déjà fait la demande pour plus de 147.000 tonnes d'orge correspondant à 49 demandes différentes. En France, seules deux demandes ont été effectuées pour des volumes de 2.900 et 5.000 tonnes, vraisemblablement en provenance de la région Centre. Les organismes stockeurs français rechignent encore à cette possibilité de vendre des céréales à Bruxelles au prix plancher de 101,34 €/t, en raison du cahier des charges strict imposé par l'Europe. |