L'Union européenne va, à partir du 27 novembre 2013, taxer très sévèrement les producteurs argentins et indonésiens de biocarburant accusés de vendre à perte, afin de protéger sa propre filière.
« L'UE est ouverte aux exportations argentines et indonésiennes, mais nous ne devons pas rester les bras croisés et tolérer des distorsions » concernant les matières premières, a déclaré jeudi John Clancy, le porte-parole du commissaire en charge du Commerce, Karel De Gucht.
Les Européens se sont mis d'accord, au début de la semaine, pour appliquer des taxes antidumping d'environ 24,6 % sur le biocarburant argentin et de 18,9 % sur le biocarburant indonésien, comme l'avait préconisé la Commission européenne au terme d'une enquête longue de quinze mois. Ces mesures entreront en vigueur pour une durée de cinq ans.
« Nous pouvons désormais être rassurés : le secteur de l'énergie verte [en Europe] n'est pas menacé et va continuer à se développer », a affirmé M. Clancy, cité dans un communiqué.
A la mi-octobre, Buenos Aires avait annoncé son intention de porter plainte devant l'Organisation mondiale du commerce (OMC) dès l'entrée en vigueur des taxes antidumping. « L'ampleur du préjudice que provoquera cette mesure protectionniste à une industrie qui se développait de manière dynamique et novatrice ne permet pas d'autre option » que le recours à l'OMC, avaient justifié les autorités du pays, confrontées à une filière en crise.
La Commission avait imposé des taxes provisoires dès le printemps pour les importations de biodiesel d'Argentine et d'Indonésie. Ce qui a fait chuter les exportations argentines de 75 % par rapport à 2012, selon la filière.
L'Argentine est le premier producteur mondial de biocarburant, fabriqué à base d'huile de soja, devant l'Indonésie et la Malaisie qui élaborent un biocarburant à base d'huile de palme.