accueil  Accueil / Actualités / Avenir des territoires laitiers : la diversité française en question

Avenir des territoires laitiers

La diversité française en question

Publié le vendredi 07 mai 2010 - 18h05

    • agrandirla taille du texte
    • reduire la taille du texte
    • imprimer

Le devenir de la production laitière et des structures d’élevage dépend d’une multitude de facteurs : implication des industriels, localisation, ambiance laitière, taille des exploitations, soutien des pouvoirs publics, etc.

 

Chercheurs et professionnels ont débattu ensemble de l’avenir des territoires laitiers, le 6 mai 2010 à Paris, lors de rencontres organisées par la Fesia (1), en abordant quatre thèmes :

 

1. L’avenir des zones à faible densité laitière

L’étude a porté sur les régions Centre et Midi-Pyrénées. Dans ces deux zones, la densité laitière est faible et les grandes cultures concurrencent l’atelier laitier. A l’avenir, la production pourrait disparaître progressivement (contexte accru de libéralisation), subsister dans quelques « microbassins » ou des « îlots », grâce à la présence de « quelques (grosses) firmes », de groupes d’éleveurs ou d’éleveurs isolés, selon les opportunités. Dans un scénario plus optimiste, la production laitière profiterait de la proximité des bassins de consommation (Paris ou Toulouse). Cela nécessiterait un recentrage local, avec la participation de tous les acteurs, y compris les pouvoirs publics territoriaux. « L’ambiance laitière » (nombre d’éleveurs, relationnel producteur-transformateur, stratégies et concurrence entre firmes…) est également fondamentale pour le maintien de l’activité.

 

2. Territoires et restructuration laitière

Les « petits producteurs » (moins de 150.000 litres) ne sont pas simplement les oubliés des politiques de restructuration. Certains d’entre eux possèdent une « véritable dynamique » : les uns sont en phase d’agrandissement, d’autres se positionnent sur des créneaux de vente directe, d’accueil à la ferme, de transformation... Ces petites structures sont viables, remettant en cause l’inéluctabilité de la concentration. En revanche, d’autres sont plutôt en fin de carrière, sans transmission assurée. Les politiques d’accompagnement locales, l’ambiance laitière, l’accès au conseil technique, etc. sont décisifs dans le maintien des petites structures, qui ont un rôle vital dans l’occupation du territoire et le maintien d’emplois indirects.

 

3. Impact de la disparition des quotas sur les territoires laitiers

En 2015, plusieurs facteurs joueront dans le maintien ou la disparition des quotas laitiers. Tout d’abord, l’implication des industriels aura un rôle prépondérant. Les signaux du marché (équilibre offre-demande, variation des prix) se renforceront. L’effet d’entraînement entre territoires voisins sera également à prendre en compte : le dynamisme d’une zone influe positivement sur les zones voisines. Enfin, les « moteurs de dispersion » des élevages (en opposition à la concentration) sur le territoire ont pour l’instant un impact limité, mais ils pourraient s’accentuer et atténuer le mouvement de concentration. Ce sont par exemple les réglementations environnementales et la directive nitrate, les facteurs climatiques…

 

4. Éleveur : un métier en question

Dans l’étude, il apparaît que les réseaux professionnels jouent un rôle structurant dans les choix de logique productive :

- conduite fine par animal versus conduite entrepreneuriale du troupeau ;

- recherche de sécurité économique versus croissance par intégration au sein de la filière.

La façon d’appréhender le travail est également très différente d’un éleveur à l’autre, avec trois tendances fortes :

- sentiment négatif vis-à-vis de l’astreinte ;

- organisation rationalisée, avec comme impératif disposer de temps libre ;

- conception du travail « créative et passionnée », où l’éleveur ne compte pas ses heures tout en ayant le sentiment de maîtriser son temps.

Enfin, la modernisation n’a pas entraîné d’uniformisation du travail, mais une diversité des modes d’organisation.

_____ 

(1) La Fédération des écoles supérieures d'ingénieurs et de cadres (Fesia) fédère quatre établissements d'enseignement supérieur agronomique privés (Esa Angers, Isa Lille, Isara Lyon et IEP Purpan).

 

E.C.


Ces articles peuvent également vous intéresser :

Les commentaires de nos abonnés (0)
Connectez-vous pour réagir  Soyez le premier à commenter cet article.
Fonctionnalité réservée aux abonnés

Le commentaire d'article est réservé aux abonnés de La France Agricole.

Si vous êtes abonné, identifiez-vous dans le bloc "services experts"
situé en haut à droite de la page.

Si vous voulez vous abonner et profiter de tous les contenus du site ainsi que de l’édition papier de La France Agricole, cliquez sur le lien ci-dessous :

Dernières Actualités
A lire également
Archives agricoles


SERVICES EXPERTS

>Première inscription

Je suis déjà inscrit :
Mon identifiant :
Mon mot de passe :  
| Aide |
puce Identifiants oubliés ?
puce Toutes les offres d'abonnement
> Feuilletez un ancien numéro

SONDAGE

Santé animale : avez-vous enregistré des cas d'antibiorésistance dans votre élevage ?

> Tous les Sondages
Les sujets
LES PLUS LUS

Archives de
La France Agricole

Recherchez

dans les archives de la France Agricole et

Feuilletez

les numéros depuis 2004

Suivez La France Agricole :
la France Agricole sur Facebook La France Agricole sur twitter La France Agricole sur Google +

Nos offres d'abonnement
simples ou couplées,
à nos publications
hebdomadaires
et mensuelles

> Découvrir nos Offres

Les publications du Groupe France Agricole
En poursuivant votre navigation sur notre site, vous acceptez l’utilisation de cookies afin de nous permettre d’améliorer votre expérience utilisateur. En savoir plus et paramétrer les traceurs. OK