Pacifica, filiale de Crédit Agricole Assurances, va tester l'assurance « prairies » en 2013 sur le terrain, a annoncé Thierry Langreney, directeur général de Pacifica, à l'occasion d'un colloque Farm sur l'assurance agricole, mardi.
Cette assurance prairies permettrait d'indemniser les pertes de fourrages grâce à des outils satellitaires et des indices de production de matière organique. Sachant que les prairies représentent 40 % de la SAU française, le produit devrait rencontrer les besoins des éleveurs, a précisé Thierry Langreney. A une condition : qu'il y ait une réassurance publique pour les cas de sécheresse extrême, a-t-il insisté.
L'assureur français a dévoilé son deuxième projet : développer l'assurance « chiffre d'affaires » qui combine le risque rendement et le risque prix. L'assureur pourrait se couvrir sur les marchés financiers pour son risque prix, a expliqué le responsable de Pacifica.
En attendant, l'assurance récolte plafonne en France, avec 70.000 contrats multirisques climatiques, et 100.000 contrats grêle en 2010. Plus la taille de l'exploitation est grande, plus le taux d'assurance est élevé : 28 % des grandes exploitations ont souscrit un contrat d'assurance récolte, contre 8 % des petites exploitations. « Avec 90 % des primes reversées aux exploitants agricoles, pour la dizaine d'assureurs agricoles depuis le lancement en 2006, la marge est faible mais la situation est correcte », a analysé Thierry Langreney. Au global, en 2010, en France, 161 millions d'euros (M€) de cotisations ont été payés pour 126 M€ de sinistres réglés et 54 M€ d'aides publiques.
Le colloque, organisé par Farm et Pluriagri sur l'assurance de la production agricole, a permis de faire un tour d'horizon des systèmes assuranciels en Inde, au Sénégal et dans plusieurs autres pays. La fondation Farm est soutenue par Crédit Agricole SA.