Emissions de CO2, consommation d'eau, impact sur la biodiversité... Désormais, ces informations sont accessibles pour un certain nombre de produits de consommation courante, de la baguette de pain au flacon de shampooing, en passant par les vêtements et les plats surgelés.
Saluant « l'engagement très fort et l'enthousiasme » des entreprises qui se sont volontairement engagées dans l'expérimentation lancée le 1er juillet 2011, Nathalie Kosciusko-Morizet a réaffirmé mercredi sa conviction selon laquelle « l'affichage environnemental est une voie de réponse à la croisée de nombreuses politiques » mises en place par son ministère.
D'abord « parce qu'il y a une attente des Français », selon différents sondages. Ensuite « parce que ça marche », affirme la ministre, rappelant que l'affichage énergétique a bousculé les façons que les Français avaient de consommer, et par là même, la façon qu'avaient les entreprises de produire.
Ce sont plus de 160 entreprises couvrant des secteurs variés de l'économie (agroalimentaire, textile, cosmétique, électronique...) qui se sont portées volontaires pour tester l'affichage environnemental sur certains de leurs produits.
A partir d'une méthode commune élaborée par l'Ademe en collaboration avec l'Afnor, appelée l'analyse du cycle de vie (ACV), elles ont mesuré plusieurs critères traduisant l'impact environnemental de leur produit.
Les entreprises sont libres de choisir le support d'information (affichage sur le produit, en magasin, ou sur internet et/ou smartphone), le format (valeurs chiffrées, graphiques, échelles...) ainsi que les critères qu'elles mesurent, sachant que l'affichage doit être à critères multiples et doit obligatoirement comporter les émissions de CO2 (et peut être complété par l'impact sur l'eau, la biodiversité, etc.).
Pour certaines entreprises, c'est l'occasion de mettre en valeur les efforts qui ont déjà été faits, comme pour le poulet Label Rouge des Fermiers du Val d'Ancenis dont le cahier des charges prend déjà en compte un certain nombre d'exigences environnementales.
« Nous sommes en avance, et donc très regardés par l'Union européenne », a souligné la ministre de l'Ecologie, ajoutant qu'« en étant pionniers, nous pourrons être prescripteurs, et orienter les choix futurs qui seront faits » lorsque la démarche sera généralisée au niveau européen.
Autre avantage attendu : « Sans vouloir prononcer le mot de protectionnisme, j'ai la conviction que l'affichage environnemental peut-être bon pour l'emploi et la compétitivité en France, favorisant les circuits plus courts, et en accompagnant la transformation des modes de production en France », a confié Nathalie Kosciusko-Morizet.
« C'est un moyen très concret de combattre le dumping environnemental, qui est à tout à fait légal et non contestable car personne ne peut nous interdire d'informer le consommateur. »
L'expérimentation qui doit théoriquement durer jusqu'à la fin de 2012 (mais plus probablement au début de 2013 car de nouvelles entreprises ont rejoint la démarche un peu plus tardivement) a pour but de tester différentes formes de valorisation de ces indications et leur impact sur le consommateur.
Concernant l'évaluation de cette expérimentation, un rapport sera remis au Parlement au terme de la période. Certaines entreprises ont également prévu une auto-évaluation. Les associations de consommateurs seront invitées à donner leur avis. Enfin, le dispositif ne sera crédible que s'il peut être contrôlé, a souligné la ministre. Des tests de faisabilité de contrôles par la DGCCRF sont donc prévus.
L'avis du grand public sur la thématique de l'affichage environnemental est également sollicité, avec la mise en place d'une consultation en ligne. Chacun peut dès à présent donner son avis sur les critères et les modes d'affichage qu'ils jugent pertinents à l'adresse suivante : www.consultations-publiques.developpement-durable.gouv.fr.