Quatre cents représentants du secteur agricole canadien se sont réunis, dimanche à Montréal, pour demander à leur gouvernement de rester ferme dans les négociations de l'Accord économique et commercial global (AEGC) entre le Canada et l'Union européenne.
« Le Canada n'a pas à faire de concessions agricoles pour obtenir plus d'accès au marché agricole européen », a déclaré Marcel Groleau, président général de l'Union des producteurs agricoles (UPA) dans un communiqué, jugeant « totalement injustifié que le Canada augmente les contingents d'importation de fromage et offre un accès garanti à l'Europe ». Le Canada affiche un important déficit commercial avec l'UE en matière de produits laitiers.
Les exportations canadiennes de fromage ont chuté presque complètement, passant de 29 millions de dollars en 2008 à 0,1 million de dollars en 2011, alors que le fromage représente plus de 70 % (168 millions de dollars, soit 132 millions d'euros) des importations canadiennes de produits laitiers en provenance de l'UE.
Le président de la Coop fédérée, qui représente 103 coopératives, Denis Richard, a affirmé que le Canada doit refuser un accès supplémentaire de l'UE aux marchés canadiens. « Nous comprenons l'importance des accords commerciaux pour notre économie. Le Canada en a signé une dizaine depuis 1980, mais toujours en préservant la gestion de l'offre », a-t-il précisé.
Les représentants du secteur agricole craignent qu'Ottawa ne fasse des concessions à Bruxelles qui entraîneraient d'autres réclamations aux Etats-Unis et en Nouvelle-Zélande.
Selon le gouvernement canadien, les négociations de l'AEGC devraient être conclues d'ici à la fin de l'année.