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Un agriculteur dans la course

vendredi 20 août 2010 - 11h31

Roby de La Motte - Photo : GFA

Aviculteur dans le Morbihan, passionné de voile, Roby de La Motte veut réaliser son rêve : participer au prochain Vendée Globe.

Aussi à l'aise sur terre, dans l'air que sur l'eau, Roby de La Motte, éleveur de volailles, s'est lancé un défi : le tour du monde à la voile.

Après des études agricoles, il débute sa carrière dans les airs, lui qui aime la voltige, en devenant bûcheron élagueur dans le Morbihan. La nature fascine le jeune homme, qui ne vient pas du milieu agricole.

En parallèle, il s'occupe d'un troupeau de vaches allaitantes appartenant à un de ses clients, propriétaire de bois à Nostang, près de Lorient. Aussi, quand ce dernier lui propose de reprendre la ferme de 33 ha, il accepte de revenir sur le plancher des vaches... mais sans les vaches. « Je voulais des animaux à cycle court pour maîtriser au mieux ma production. »

Il décide de se lancer dans la volaille fermière de plein air. « J'ai investi dans des petits bâtiments (60 m²) que je déplace sur les 12 ha d'herbage. J'ai monté un laboratoire d'abattage. » Il produit de 15.000 à 20.000 poulets par an qu'il vend, crus ou cuits, en direct sur les marchés locaux.

 

Se confronter aux « éléments » 

Mais la mer a toujours été présente dans la vie de Roby. Il a découvert la voile à l'âge de six ans. Une passion transmise par son père. Dès qu'il en a eu les moyens, vers l'âge de 30 ans, il a acheté son premier voilier. Aujourd'hui, il navigue sur un trimaran, le Siloé.

Il a participé à quelques courses, à des compétitions mais jamais à des régates. Dès qu'il a un moment, il prend son bateau. « Mon élevage me laisse cette souplesse. Je peux partir deux jours en laissant les volailles dans les parcours avec eau et nourriture. »

La ferme est à quelques encablures du port de Locmiquélic, où est amarré son voilier. Grâce à cette organisation, il a parcouru près de 20 000 miles, « soit l'équivalent d'un tour du monde ».

L'idée de participer au Vendée Globe lui trottait dans la tête depuis longtemps mais depuis un an, il y pense vraiment. « J'ai 54 ans. Après il sera trop tard. »

« C'est la plus belle des courses, la plus mythique, la plus magique, la plus magnifique ! » Roby n'a pas assez de qualificatifs pour la décrire tant il en rêve. « J'ai envie de me confronter aux éléments. En tant que paysan, on subit les éléments (tempête, inondation…). Le navigateur, lui, peut s'adapter. »

En revanche, il y a une grande qualité commune au marin et au paysan, c'est le sens de l'observation. « Le navigateur doit savoir regarder la mer, comme l'éleveur doit avoir l'œil sur ses animaux. »

« Humilité, courage, sacrifice sont autant de valeurs qui rapprochent ces deux mondes », estime ce père de huit enfants.

« Je veux montrer que, nous, les paysans, nous sommes capables de descendre de notre tracteur et de faire autre chose. »

Il espère bien entraîner le monde rural dans son sillage. Les chambres d'agriculture de la Bretagne ont décidé de le soutenir en lui offrant un bel espace de communication lors du dernier Salon de l'agriculture.

Dans l'immédiat, la toute première course à réaliser, c'est celle aux sponsors, pour financer les 2 millions d'euros de budget nécessaire. Des contacts sont établis mais rien de définitif… à moins qu'il ne lance une souscription sur internet.

 

Cap sur l'édition de 2012

• Course en solitaire

Créé en 1989, Le Vendée Globe consiste à faire le tour du monde en solitaire à la voile sans escale et sans assistance. La course a lieu tous les quatre ans, au départ des Sables-d'Olonne, en novembre.

Il s'agit de faire le tour de l'Antarctique en passant les trois caps (Bonne-Espérance, Leeuwin et Horn). Un seul bateau est autorisé : le monocoque Imoca de 18,28 m. La traversée dure plus de cent jours (record de 84 jours en 2008 par Michel Desjoyaux).

• Une équipe

Roby s'est entouré d'une équipe très professionnelle : un coach sportif, un préparateur, un responsable financier, un responsable audiovisuel, une société de communication (en photo, son logo). Il a le soutien du navigateur Alain Gauthier.

Dès que le budget sera bouclé, il achètera un bateau d'occasion (800.000 euros) pour se préparer à l'une des courses qualificatives (route du Rhum, transat Jacques-Vabre).

 

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par Isabelle Lejas

(publié le 20 août 2010)

 



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