A l'occasion du lancement lundi de l’«Année internationale de la biodiversité», sous le thème «La biodiversité, c’est notre vie», la Fédération internationale des producteurs agricoles (Fipa) souligne l’interdépendance de la biodiversité et de l’agriculture.
De ce fait, le thème choisi «présente un intérêt crucial pour les agriculteurs du monde entier», souligne-t-elle dans un communiqué. La biodiversité et l'agriculture «sont toutes deux des éléments essentiels des solutions aux changements climatiques et à la sécurité alimentaire».
La Fipa soutiendra donc en 2010 les agriculteurs «dans la conservation des écosystèmes». Elle mettra «les gouvernements nationaux et la communauté internationale au défi de mettre sur pied des programmes pour contribuer à la préservation de la biodiversité de la planète, tout en veillant à ce que les agriculteurs aient les outils nécessaires pour accroître la production alimentaire de 70% d’ici à 2050», martèle le communiqué de la Fipa.
«Les agriculteurs comprennent la nécessité de protéger et de conserver la biodiversité, ainsi que leur rôle à cet égard.» Mais, souligne la Fipa, «en même temps, il est crucial qu’ils maintiennent la viabilité économique de leurs activités agricoles».
En 2010, la Fipa «s’efforcera de trouver de véritables moyens de mieux conserver la diversité biologique et la mettre en valeur», viables et à la portée des agriculteurs. Elle préconisera également aux gouvernements et à la Convention sur la diversité biologique «des politiques positives et constructives» (voir l'encadré).
«Grâce à des pratiques telles que le retrait de terres au profit de la faune et des espèces indigènes, l’agriculture de conservation, l’agriculture biologique, la reforestation, le pastoralisme, le pâturage rotatif et la remise en état des terres dégradées, les agriculteurs contribuent à la conservation et à la protection de la biodiversité», avance Ajay Vashee, président de la Fipa.
Pour que ces efforts se répercutent sur la biodiversité, «il faudra, si l’on veut atteindre des résultats, offrir un financement suffisant, des mesures d’incitation positive pour les agriculteurs telles que la rémunération pour les services fournis par les écosystèmes, la formation et la mise en œuvre de politiques», a conclu M. Vashee.
Pour faire progresser la conservation de la biodiversité, la Fipa recommande les mesures suivantes: - Adopter des politiques gouvernementales qui garantissent des régimes fonciers et des infrastructures permettant aux agriculteurs d’investir dans les stratégies agricoles à long terme qui favorisent la mise en valeur de la biodiversité. - Créer des partenariats économiques entre les pays développés et les pays en développement aux fins de transférer et d’adapter les programmes de gestion avisée, tels que les systèmes de crédit et les services de vulgarisation. - Reconnaître les connaissances indigènes des agriculteurs en matière de gestion et de conservation des ressources locales. - Accroître l’aide financière à la recherche scientifique qui soutient le développement, et assurer une bonne compréhension du mode d’interaction de la gestion agricole avec la biodiversité. Les connaissances et découvertes scientifiques devraient être diffusées, ramenées à une échelle réduite et correspondre précisément à la dynamique de chaque région. - Renforcer la participation des agriculteurs à la formulation et à la mise en œuvre de projets de recherche et de stratégies de développement rural destinées à mettre la biodiversité en valeur. - Améliorer la coordination des politiques et la planification des lois environnementales qui touchent la production agricole. Bien souvent, les ministères traitent de ces questions de manière isolée. Il faudrait également renforcer les capacités d’application de la loi de manière concertée. - Intégrer le programme de biodiversité agricole des travaux de la CBD (convention des Nations unies sur la biodiversité) dans les programmes de travail des autres accords multilatéraux sur l’environnement, tels que la CCNUCC (convention-cadre des Nations unies sur les changements climatiques) et la CCD (convention des Nations unies sur la lutte contre la désertification), ainsi que dans les programmes de sécurité alimentaire et de développement rural. |