L'agriculture est le futur du territoire

Observant le développement des énergies renouvelables et de l'écoconstruction, la communauté de communes Save et Garonne (1), au nord-ouest de Toulouse, a bâti un projet de développement fondé sur l'agriculture, baptisé Valterra.

Rémy André, maire de Grenade-sur-Garonne, dans la Haute-Garonne, et président de la communauté de communes, précise son contenu.

«  Valterra se compose de trois parties. Nous allons tout d'abord transformer un inconvénient, l'inondation régulière des terres en bord de Garonne et de Save, en atout. Nous allons créer une zone agricole protégée (Zap) de 400 à 600 hectares, destinée au maraîchage. Nous favoriserons la formation de nouveaux maraîchers au lycée agricole d'Ondes et dans les Maisons familiales rurales, ainsi que l'installation de jeunes agriculteurs. »

Ce volet du projet Valterra débute cette année. Il intéresse la coopérative du Sud-Ouest Arterris, qui est prête à investir afin d'aider les maraîchers à s'installer, et le Marché d'intérêt national de Toulouse, qui cherche à maintenir la présence de producteurs sur son carreau.

Il inclut également la création d'une plate-forme de conditionnement, de valorisation et de commercialisation de produits issus de l'agriculture biologique, destinés à la consommation locale et à la restauration collective.

Enfin, la construction, d'ici à 2011, d'un site de méthanisation et de compostage, est prévue dans la commune de Grenade.

Des négociations sont en cours avec Arterris qui développe de tels sites dans la région. L'ancrage territorial de ce projet «  maraîchage » et son caractère innovant, qui induit un partenariat public-privé, pourraient lui permettre d'obtenir le label « Pôle d'excellence rurale ». Le dossier sera déposé en septembre auprès des ministères concernés et pourrait permettre d'obtenir jusqu'à 1,5 million d'euros de financements (Etat et fonds européens).

L'industrie verte est le deuxième pilier de Valterra : une zone d'activités d'écoconstruction et de valorisation non alimentaire des produits agricoles va voir le jour sur 160 ha dans la commune de Merville.

« Nous pourrons y installer plusieurs usines qui fabriqueront, par exemple, des piles pour voitures électriques, des chaudières pour réseau de chaleur favorisant le développement de la filière du bois ou des matériaux isolants à base de chanvre. Cela apporterait un débouché à l'usine de défibration construite par Euralis dans le sud du département. Nous voulons mettre de la cohérence dans l'avenir du territoire. »

Enfin, le troisième volet de Valterra concerne la mise en place d'un pôle régional équin. Le projet prévoit la rénovation et l'extension de l'hippodrome de Grenade, la création d'un centre événementiel, d'un pôle sportif pour l'élevage et l'entraînement des chevaux, avec l'installation de jeunes cavaliers entraîneurs, et d'un hôtel de tourisme équestre, où l'on pourra loger avec son cheval.

Le développement de ce site et de ses activités complétera les activités liées à l'agrotourisme, déjà très présent sur le territoire.

Des circuits de randonnées à faire à pied, à cheval ou à vélo sont en cours de balisage.

Porté par la communauté de communes Save et Garonne, le projet Valterra a été déposé auprès du Pays Tolosan, qui a créé un comité de pilotage pour rechercher des partenariats et des aides financières. Innovant et créateur d'emplois, il concernera certainement, à terme, d'autres communes du Pays.

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(1) La communauté de communes Save et Garonne regroupe Bretx, Daux, Grenade, Larra, Launac, Le Burgaud, Menville, Merville, Montaigut-sur-Save, Ondes, Saint-Cézert, Saint-Paul-sur-Save et Thil. Maraîchage, industrie verte et pôle équin.

par Florence Jacquemoud

(publié le 23 juillet 2010)