vendredi 24 septembre 2010 - 16h00
Maîtres d’ouvrage, artisans et entreprises des travaux publics prennent plus en compte la dimension environnementale de leurs chantiers.
Jean-Luc Matray, éleveur laitier, est maire depuis 2008 de la commune de montagne de Belmont-de-la-Loire, dans la Loire, (1.555 habitants).
« L'an passé, ERDF a souhaité renforcer la puissance d'un réseau aérien, raconte-t-il. Nous lui avons demandé s'il ne serait pas possible de l'enfouir. Cette solution nous paraissait à la fois plus sûre et plus esthétique. Du coup, l'opération a permis de supprimer quarante poteaux, situés dans une zone boisée. »
En prime, elle s'est déroulée dans le cadre d'un « chantier vert » de recyclage des remblais, comme l'explique Alexandre Allion, responsable de la communication auprès du Syndicat intercommunal d'énergies de la Loire (Siel).
« Lors d'un chantier classique les matériaux issus d'une tranchée (terre, goudron, cailloux...) sont considérés comme des déchets. Désormais, nous procédons à des analyses de sols, car nous perfectionnons depuis trois ans une technique qui permet de les recalibrer. Après criblage et adjonction de chaux, ils sont réutilisables sur place pour faire de nouveaux remblais. »
Et Jean-Luc Matray d'ajouter : « Du coup, on n'a plus le problème de trouver une décharge pour les gravats et on n'extrait pas de nouvelles roches en carrière. »
D'autres chantiers du même type sont en cours dans la Loire. « Sur celui de Chamazel, le surcoût généré par le recyclage de remblais a été estimé à 1,5 %, mais il a permis d'économiser 4.000 km de navettes en camion, calcule Alexandre Allion. Progressivement, nous mettons au point des solutions techniques simples, efficaces et moins onéreuses. »
Quant à la Fédération nationale des travaux publics, elle recense les bonnes pratiques environnementales inventées par des entreprises du secteur sur son site internet (www.bonnes-pratiques-tp.com). Les déchets issus du bâtiment représentaient 359 millions de tonnes en 2006. En 2007, un tiers était valorisé, un tiers enfoui et le reste a été réutilisé sur site.
L'industrie invente peu à peu de nouvelles filières de valorisation, celle
lancée par exemple en 2008 par Placoplatre et Lafarge a permis de traiter au cours de premier semestre de 2009 10.000 tonnes de déchets de plâtre (sur les 400.000 produites annuellement).
Des « chantiers verts » se développent, notamment grâce à l'action de communes. Depuis 2006, les acheteurs publics peuvent ajouter des objectifs de développement durable aux critères économiques de leurs appels d'offres. La ville de Paris l'impose la plupart du temps.
A plus petite échelle, Michel Maya, maire de Tramayes (Saône-et-Loire), veut développer une zone en haute qualité environnementale (HQE). Il souhaite se faire aider par un cabinet d'urbanisme pour établir un cahier des charges afin de « privilégier l'usage de matériaux locaux, diminuer les pollutions ».
En tant que président d'un syndicat intercommunal de ramassage et de traitement des ordures ménagères, ce maire gère aussi cinq déchetteries, ouvertes aux déchets des artisans contre le paiement d'une redevance spéciale.
Jean-Luc Matray mesure la distance parcourue dans sa commune : « Il y a douze ans, lors de l'arrivée du gaz de ville à Belmont-de-la-Loire, des gravats ont été entassés à proximité de la base de loisirs du plan d'eau... Tout le monde s'en servait illégalement comme décharge. Aujourd'hui, nous avons revégétalisé le site. »
Sa communauté de communes est en train de mettre en place une déchetterie intercommunale, qui ouvrira avant la fin de l'année.
par Chantal Béraud
(publié le 24 septembre 2010)
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