vendredi 28 mai 2010 - 16h44
Champion du ballon ovale
Rugbyman et agriculteur, Cédric Girard ne rechigne pas à l'effort du haut de son 1,95 m. En Gaec avec son oncle sur une exploitation de 200 ha de céréales, il élève 75 vaches allaitantes à Saint-Ambreuil (Saône-et-Loire). Il mène de front son métier et une carrière sportive au Racing Club de Chalon-sur-Saône. Depuis l'âge de neuf ans, il a gravi tous les niveaux dans un club important, comptant près de 500 licenciés. « A dix-huit ans, lorsque je jouais en junior, j'ai commencé à participer à des matchs amicaux et de challenge en première division. L'entraîneur m'a fait confiance et m'a intégré à cette équipe. Je n'ai pas déçu. Depuis, j'ai enchaîné les saisons. Notre équipe, classée en Fédérale 1, est demeurée dans le peloton de tête des meilleures équipes nationales », explique Cédric.
Devenu professionnel
A trente-deux ans, le surnommé Gigi affiche un beau parcours sportif. A ce niveau, rien n'est acquis définitivement et tout est remis en cause à chaque rencontre. « J'ai eu la chance d'évoluer dans une équipe ayant fortement progressé en quelques années grâce à de bons résultats de classement », souligne Cédric. Lorsqu'il a commencé à jouer en senior, la majorité des rugbymen étaient des amateurs chalonnais. L'équipe s'est professionnalisée au fil des ans. Le club a recruté des joueurs étrangers. « Pour ma part, j'ai conservé mon rythme, poursuit-il.
Je ne prends pas part à tous les entraînements, compte tenu de mon activité professionnelle. Mais mon métier me permet de maintenir une bonne forme physique. Lorsque nous étions tous amateurs, les entraînements avaient lieu à partir de 19 heures, après la journée de travail. Malgré la professionnalisation d'une majorité de joueurs, j'ai pu conserver un régime particulier, qui me convient et satisfait mes dirigeants. Je m'entraîne une à deux fois par semaine à 17 h 30 et je participe aux analyses de matchs. Je n'ai jamais souhaité être rugbyman à temps complet. Mon métier d'agriculteur me convient très bien. Je continue à concilier mes deux passions grâce au soutien de ma famille. Mon père m'aide à la ferme en période de pointe. »
En général, Cédric réalise lui-même le travail avant de partir en déplacement pour ses matchs. Il s'absente parfois du samedi matin au dimanche soir. C'est le côté le moins drôle... Son rythme de vie est intense, mais jalonné de grandes satisfactions. Dans le cadre du championnat de France des provinces en 2004, Cédric a joué au Stade de France en lever de rideau de la finale du Top 14 (1e division). Son équipe a remporté deux fois ce titre de champion de France. Elle a participé à la coupe d'Europe, en Pologne et en Russie. Cédric a été nommé capitaine pendant la saison 2005-2006. « Je me devais d'être un exemple. Je m'entraînais cinq fois par semaine. Nous avons perdu en quart de finale contre Blagnac. Cet adversaire finissait champion de France cette année-là. Je n'étais pas loin de la vérité », s'exclame fièrement Cédric, qui joue toujours en position de 2e ou 3e ligne. Etre agriculteur lui permet d'envisager l'avenir sereinement, lorsque l'heure de la retraite sportive sonnera.
(publié le 28 mai 2010)
par Charles-Henri Pouzet
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