Kubota veut se développer rapidement en France et en Europe

L'ouverture de la première usine européenne du constructeur nippon dans le Nord d'ici à 2015 constitue, après l'acquisition de Kverneland l'an dernier, une étape supplémentaire dans le développement de Kubota en Europe. Et ce n'est pas fini, car, comme l'explique le président de Kubota Europe, Dai Watanabe, « nous voulons aller vite, nous souhaitons d'ici l'an prochain commercialiser des outils à nos couleurs et ainsi proposer une large gamme d'accessoires ». Hervé Gérard-Biard, directeur de la division des tracteurs de Kubota Europe, précise en outre que « Kverneland-Vicon travaillera de son côté et Mechatronics, qui développe le matériel électronique d'agriculture de précision Kverneland, profitera à Kubota. Il sera donc possible de trouver le terminal Isobus IsoMatch Tellus sur nos tracteurs orange. »

L'ambition de Kubota se traduira également dans l'offre du constructeur. En effet, si  l'annonce de l'ouverture de l'usine de Bierne a été accompagnée de celle de la production de tracteurs qui posséderont jusqu'à 170 ch de puissance moteur, Dai Watanabe ne cache pas que « cette extension de gamme, avec un moteur à 4 cylindres de 6,1 l de cylindrée déjà développé et éprouvé, ne sera pas limitée à des modèles de 170 ch. Nous souhaitons proposer rapidement des puissances supérieures. Pour cela, nous travaillons, entre autres pistes, sur un éventuel partenariat avec un motoriste. Et puis le site de Bierne est suffisamment important pour que nous puissions étendre les capacités de production ». Dès 2015, les tracteurs qui sortiront de l'usine française devront respecter la norme européenne sur les émissions Tier 4 Final. Pour cela, Hervé Gérard-Biard précise qu'« en plus du filtre à particules, les tracteurs recevront un système SCR avec utilisation d'AdBlue ».

Enfin, cette stratégie devrait légèrement affecter l'organisation du réseau de concessionnaires. Kubota a l'intention de proposer une ligne complète de matériels, dont les prochains tracteurs de puissances supérieures, en points de vente, en parallèle au réseau de concessions Kverneland. L'ambition du constructeur japonais est ainsi clairement établie : il veut augmenter ses parts de marché pour la grande culture en Europe et en France. Il dispose pour cela de fonds financiers suffisamment solides. Bénéficiant de réseaux existants, il est déjà présent sur le terrain. Il ne manquera pas non plus de communiquer sur le « made in France ».

Il reste la question technologique : Kubota assemblera dès 2015 des tracteurs de 130 à 170 ch. Dont les moteurs et cabines proviendront du Japon. Les transmissions, entre autres, seront donc européennes. Il compte arriver néanmoins à 70 % des composants et matériels formant les tracteurs directement en provenance de l'Union européenne. De plus, il veut proposer rapidement des tracteurs de plus de 170 ch. Tout cela pose de nombreuses questions techniques pour lesquelles le constructeur devra rapidement trouver des réponses.

Vincent Gobert