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Grands dossiers

Article 6 :

La simplification de l'hygiène de traite

Pour alléger le travail d'astreinte en élevage laitier, certains gestes d'hygiène avant et après la traite peuvent être supprimés, à condition de bien peser les risques sanitaires. Le nettoyage des trayons avant la traite mobilise le plus de temps.

La traite représente près de la moitié du travail d'astreinte en élevage laitier. Des gains de temps sont possibles sur certains gestes, parmi lesquels l'hygiène avant et après la traite (premiers jets, nettoyage et désinfection des trayons). Cela évite aussi des gestes pénibles ou dangereux (risques de coups de pattes) et assure des économies sur les produits de nettoyage et de désinfection, ainsi que sur les volumes d'eau utilisés.

L'Institut de l'élevage, les chambres d'agriculture, les contrôles laitiers et les GDS des Pays de la Loire ont étudié le temps gagné et les risques encourus. «Il n'y a pas de solution miracle, explique Philippe Roussel, de l'Institut de l'élevage. Il faut bien peser les risques sanitaires (dégradation de la qualité du lait, hausse de la fréquence des mammites...), et ne pas hésiter à remettre en place ces pratiques en cas de souci. La suppression ou non des mesures d'hygiène dépendra avant tout du risque que chaque éleveur est prêt à courir.»

 

1. Hygiène des trayons avant la traite

Le temps passé va de 16 secondes par vache laitière (VL) avec un prémoussage, à 37 secondes avec des douchettes et un essuyage papier, selon l'Institut de l'élevage. Les lavettes et le prétrempage demandent 27 ou 28 secondes (sans compter la préparation). En les supprimant, on réalise donc un gain de temps de 16 à 37 minutes par traite pour un troupeau de 60 vaches, mais les risques de contamination du lait par des germes s'accroissent.

Le nettoyage avant la traite enlève les souillures et les germes pathogènes présents sur le pourtour des trayons (spores butyriques, Listeria, E. Coli, streptocoque Uberis...). Le prétrempage, en désinfectant, élimine également les germes implantés en profondeur dans les plis de la mamelle, en particulier les staphylocoques dorés. «Dans un élevage qui ne rencontre pas de problèmes de mammites d'environnement, un essuyage "à sec" pour enlever les traces de bouse sur les trayons peut suffire», précise Philippe Roussel.

Si les cellules et les mammites sont récurrentes, il vaut mieux passer du temps à traiter, plutôt que de payer des pénalités et surveiller quotidiennement l'état des pis. Les soins ont également un impact stimulant sur la mamelle, la préparant à la traite.

 

2. Contrôle des premiers jets

Le temps économisé en supprimant le contrôle des premiers jets est modeste: 10 sec/VL. A condition de savoir l'interpréter, l'aspect des premiers jets (décoloration, grumeaux...) constitue un indicateur de la santé de la mamelle. Il peut permettre la détection précoce d'une infection. En s'en passant, l'éleveur retarde la mise en place des traitements. L'extraction stimule également la mamelle avant la traite.

 

3. Désinfection des trayons après la traite

Le gain de temps est également minime: 4 sec/VL. Les économies réalisées portent surtout sur les produits. En revanche, les risques de contamination par des germes augmentent et l'état de la peau des trayons peut se dégrader. La désinfection après la traite élimine les germes de réservoir mammaire présents sur les pis (staphylocoques...), à l'origine d'infections mammaires quand ils remontent par le canal ouvert du trayon. Certains produits protègent contre les germes d'environnement en formant un film qui obture le canal. D'autres possèdent aussi une action cicatrisante sur la peau.

 

Hygiène: ne pas prendre de risques inutiles

Compte tenu des risques accrus de contamination du lait ou d'infection des mamelles, il est fortement déconseillé de supprimer l'hygiène de traite:

- si le lait est utilisé pour des fabrications au lait cru,

- si l'éleveur fait face à des problèmes de qualité du lait (butyriques régulièrement > 1.000 spores par litre, germes totaux régulièrement > 20.000 spores par millilitre),

- si les mammites récidivent ou guérissent mal après traitement,

- en période de risque accru de mammites (mise à l'herbe, transition alimentaire, logements sales...),

- si les mamelles sont sales.

Par ailleurs, certaines démarches de qualité exigent dans leur cahier des charges l'application des techniques d'hygiène de traite et le paquet hygiène (règlement européen) en cours de discussion pourrait également obliger à au moins un nettoyage avant la traite.

par Elsa Casalegno

(publié le 29 septembre 2006)



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