« Grâce à un faîtage translucide de 2,10 m et aux panneaux laissant passer la lumière en pignon, notre stabulation est plus lumineuse que l'ancienne, se réjouit Cyril Lecordier (derrière son fils, Arthur, et sa fille, Elsa) en compagnie (de gauche à droite) de ses associés, Philippe Mary, Marie-Ange et Jean-Claude Lecordier, ses parents, et de Clément François, apprenti du Gaec.
« Notre stabulation est conçue pour maîtriser au mieux l'astreinte liée à nos 120 prim'holsteins », résume Cyril Lecordier, installé à Tinchebray, dans l'Orne, avec ses parents, Marie-Ange et Jean-Claude, et Philippe Mary.
Une chose est sûre, les associés n'ont pas négligé la réflexion pour la construction de leur bâtiment, puisqu'elle a demandé deux ans.
La stabulation est organisée pour limiter les déplacements. Toutes les vaches sont regroupées au centre dans quatre rangées de logettes sur caillebotis. Elles ont ainsi un accès direct à la salle de traite, située à l'extrémité des logettes.
Pas de détour, donc, et une double fonction pour l'aire d'exercice centrale qui sert aussi de parc d'attente. « C'est un gros progrès par rapport à nos anciennes installations, où les animaux étaient installés dans des logettes de part et d'autre du couloir d'alimentation », explique Cyril.
Affichez le plan de la stabulation.
Cent vaches traites par heure
Pour la traite du matin, en incluant le lavage de la salle de traite et le nettoyage des logettes, les associés comptent deux heures et quart. La distribution de la ration avec la mélangeuse, réalisée le matin, demande trois quarts d'heure. Le soir, l'astreinte ne prend que deux heures et quart.
Par rapport à l'ancien bâtiment, les associés gagnent trois quarts d'heure par traite, avec vingt vaches de plus.
« En conditions favorables, nous trayons cent vaches à l'heure », observe l'éleveur. « Je me charge de la traite du matin, Philippe, de celle du soir. Et nous alternons d'une semaine sur l'autre. Nous voulions qu'une personne seule puisse tout assumer. Pourtant, notre salle de traite est simple. C'est une 2 x 12 postes TPA (1) en double équipement avec une sortie rapide. Nous n'avions pas les moyens d'investir dans un roto ou un robot. »
Aire paillée. Pour les vêlages et les animaux à problèmes, les associés ont prévu une aire paillée.
Pas de murs. Il n'y a pas de murs sur les longs pans, mais des filets brise-vent dont l'ouverture est réglée à partir d'une sonde située sur le toit. Celle-ci mesure la température extérieure, la vitesse du vent et l'hygrométrie, puis actionne les filets.
Laiterie. N'étant pas en contact avec les animaux, elle est constituée de panneaux sandwichs et non de parpaings. « Ils sont isolants et se montent vite », explique Cyril.
Toutefois, l'achat de robots n'est pas exclu. Leur installation est facilement envisageable. Tout comme l'ajout de quelques travées au bâtiment, à l'opposé de la salle de traite, pour répondre à un éventuel agrandissement du troupeau. « C'est pour cela que nous n'avons pas installé les silos dans le prolongement de la stabulation », précise Cyril.
Autre point important pour les associés, la ventilation. Les longs pans constituent de vastes entrées d'air. Il n'y a pas de murs, mais de longs filets brise-vent dont l'ouverture fonctionne à partir d'une sonde située sur le toit. Celle-ci mesure la vitesse du vent, la température et la pluviométrie et déclenche l'ouverture ou la fermeture des filets.
La sortie de l'air au faîtage s'effectue grâce à un dôme translucide de 2,10 m de largeur, surélevé de 20 cm par rapport à la pente du toit. Cet équipement offre aussi une bonne luminosité au bâtiment. « Tout comme les panneaux translucides installés sur le pignon », apprécie Cyril, très satisfait du confort de travail de la nouvelle installation.
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(1) Traite par l'arrière.
Le coût • Total de la stabulation avec la salle de traite : 500.000 €, soit 3.030 euros par vache. • Stabulation : 230.000 euros. • Fosse sous caillebotis (1.800 m3) : 150.000 euros. • Bloc de traite : 120.000 euros. • 80 % d'autoconstruction. |
Expert : BRUNO GAUTIER, de la chambre d'agriculture de l'Orne « Prévoir une aire paillée même avec des logettes » « Pour des raisons sanitaires, les logettes s'imposent souvent pour le logement des troupeaux de plus de cent vaches. Cette option génère des surfaces bétonnées importantes et parfois des problèmes de boiteries. Il convient donc de prévoir 10 à 15 % de la surface du couchage en aire paillée pour les vaches à problèmes. Les logettes sont adaptées à la gestion du lisier. Le coût de construction d'un bâtiment sur fosse caillebotis est néanmoins élevé. La fosse elle-même coûte 1.400 euros par vache pour un bâtiment qui abrite 120 vaches, contre 800 euros par vache pour une fosse en béton, voire même 300 euros par vache pour une fosse géomembrane. Mais il engendre moins de travail de mécanisation que les autres solutions. » |
par Marie-France Malterre (publié le 21 janvier 2011)
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