Quelles pratiques agricoles limitent la dégradation des sols?

Pour lutter contre l’érosion, les techniques sans labour et la couverture du sol en hiver sont indispensables. Au niveau du bassin versant, l’agencement des parcelles par rapport à la pente, les bandes enherbées, les haies, les fossés et, en dernier recours, les bassins de rétention créent des obstacles naturels. Une fois freinée, l’eau s’infiltre. Le travail du sol simplifié et les cultures intermédiaires favorisent l’augmentation du taux de matières organiques.

Autres pistes: l’introduction de prairies dans la rotation, la couverture du sol dans l’interrang en viticulture et en arboriculture. Localement, l’épandage de compost et de fumier permet une hausse rapide de ce taux. Enfin, pour favoriser la biodiversité, mieux vaut prévenir l’acidification des sols en chaulant et éviter les contaminations en métaux lourds.

Comment remédier au compactage des sols?

Pour limiter le tassement, il ne faut pas négliger les conditions climatiques pendant les chantiers et utiliser des équipements adaptés (pneus larges et basse pression). Pour décompacter le sol et le restructurer, le semis de colza ou de luzerne aux racines pivotantes ou un sous-solage, réalisé dans de bonnes conditions, sont parfois nécessaires. Le sol est un patrimoine long à se renouveler, les agriculteurs en sont conscients et agissent pour le préserver.

De quels outils disposez-vous pour évaluer la qualité des sols?

Afin de faire un état des lieux des risques et de suivre l’évolution à pas de temps réguliers, des programme d’inventaire et de surveillance ont été mis en place par le Gis sol (1). En 2008, le réseau de mesures de la qualité des sols (RMQS) nous permettra de suivre certains paramètres comme les métaux lourds et les polluants organiques. Nous pourrons aussi évaluer la biodiversité. Pour établir des tendances concernant les éléments fertilisants, la base de données d’analyse de terre (BDAT) regroupe les résultats d’environ 250 000 analyses par an.

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(1) GIS: Groupement d’intérêt scientifique.

par Aurore Coeuru, Florence Melix et Marie-Gabrielle Miossec

(publié le 25 janvier 2007)