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Du Poitou au Maroc en passant par l’Espagne, un producteur de melon nomade

Selon Robert Franchineau, le rôle des techniciens sur place est déterminant. Au Maroc il s’appuie sur les salariés des domaines royaux. En Espagne, il a détaché un employé de Val de Sérigny qui recrute la main-d’œuvre grâce à un prestataire de services.

Depuis 2002, Robert Franchineau récolte ses premiers melons au Maroc avant de poursuivre la cueillette en Andalousie et de finir la saison dans le haut Poitou.«Le producteur de melon est nomade par définition parce que le melon charentais exige cinq ans d’intervalle entre deux cultures.» Robert Franchineau, producteur dans la Vienne, est également responsable de la SARL Val de Sérigny qu’il a créée en 1989. «A cette époque, nous avons décidé de nous diversifier dans cette production traditionnelle du haut Poitou en allant tout de suite jusqu’au bout de la filière.» Pour respecter l’intervalle de cinq ans entre deux cultures de melon, il a fait appel à des voisins céréaliers. «Sur nos 250 hectares de culture, nous produisons entre un et trente hectares de melons. Quatre producteurs locaux nous livrent. Au total, Val de Sérigny traite la production de 380 hectares de melons dans le Haut Poitou». Pour allonger la saison, Robert Franchineau tente dès 1995 l’aventure de l’Espagne. «Mais en plein développement dans la Vienne, nous ne maîtrisions pas suffisament notre outil. Nous n’avions ni la taille, ni les hommes». Selon lui, derrière chaque melon charentais, il y a un Français: «Notre melon est très spécifique du marché hexagonal. Notre production s’écoule à 90% en France». La première incursion en Espagne durera un an. Le second voyage en 2000 sera le bon: «Un de nos techniciens était partant pour l’Espagne.»

 

Comment marche le pays

Selon Robert Franchineau quand on s’implante à l’étranger, il faut d’abord écouter pour comprendre comment marche le pays. «L’Andalousie pour un Français, c’est un peu le Far-West. Vous investissez à vos risques et périls. Nous travaillons avec plusieurs propriétaires avec qui nous signons un contrat de location annuel. Impossible d’acheter le foncier. Les terres proches de la mer coûtent entre 80.000 et 100.000 euros. Avec l’appui des aides européennes à 50% dans les années quatre-vingt, les propriétaires ont arasé les collines. L’eau, très chère, arrive de plus de 400 kilomètres. Il y a encore des réserves de terre à aménager, même si les aides n’existent plus. «Nous louons aussi nos locaux. Nous travaillons six mois en alternance avec des producteurs de salades.» L’Espagne produit du 20 mai à la première quinzaine de juillet. La France prend le relais jusqu’en septembre. «Il y avait une demande plus précoce à satisfaire. Nous avons prospecté au Maroc. Après avoir travaillé avec des producteurs de taille modeste, nous avons noué un partenariat avec les "domaines royaux". Leur niveau technique est excellent. Ils produisent pour nous en serre et en plein champ. Nous avons maintenu une coproduction avec un agriculteur. Nous ne pouvions pas être propriétaire selon leurs lois.» En cette année de mauvaise récolte en France, Val de Sérigny a pu compter sur ses récoltes espagnoles et marocaines. «La question cruciale c’est l’eau: en Espagne, elle est chère mais ne manque pas. Au Maroc, les nappes phréatiques sont au plus bas. La désalinisation de l’eau sera la solution mais seulement en bord de mer.»

dossier réalisé par Aurore Coeuru, Florence Melix et Marie-Gabrielle Miossec

(publié le 25 janvier 2007)



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