Publié le lundi 20 janvier 2014 - 12h16
Une centaine de militants anti-OGM ont occupé vendredi pendant près de douze heures les locaux de Monsanto à Trèbes, dans l'Aude, pour obtenir du gouvernement un nouveau moratoire sur la culture du maïs transgénique Mon810, avant d'être délogés par les gendarmes dans la nuit, ont annoncé les occupants.
Les militants, qui répondaient à un appel du Collectif des faucheurs volontaires, ont investi le site par surprise vendredi après-midi et certains d'entre eux se sont enchaînés, sous le regard à la fois curieux et désabusé du personnel du site désormais habitué aux opérations coup de poing des anti-OGM, a constaté un journaliste de l'AFP.
« Nous sommes venus aujourd'hui (vendredi) chez Monsanto pour exiger des ministres de l'Agriculture et de l'Environnement qu'ils s'engagent par écrit à prendre un moratoire sur le Mon810 », a ensuite expliqué par téléphone Jacques Dandelot, le porte-parole du collectif anti-OGM 31.
En août, le président François Hollande avait confirmé une prolongation du moratoire sur la culture du maïs transgénique Mon810 de Monsanto. La veille, le Conseil d'État, plus haute juridiction administrative française, avait annulé l'interdiction de cultiver le Mon810 en France, pour non-conformité au droit européen. Les ministres de l'Agriculture Stéphane Le Foll et de l'Écologie Philippe Martin avaient dans la foulée rappelé « l'engagement du gouvernement (de) maintenir le moratoire sur la mise en culture de semences OGM ».
Un représentant de la direction du site de Trèbes a de son côté assuré vendredi aux militants que « Monsanto ne vendrait pas de maïs Mon810 cette année, même si le moratoire n'était pas renouvelé », a rapporté le porte-parole des anti-OGM. « Pour l'instant, il n'y a pas de moratoire et le printemps n'est pas si loin que ça », a cependant insisté M. Dandelot, soulignant que les militants ne se satisfaisaient pas de ces promesses.
Dans la soirée, les militants ont rencontré le directeur de cabinet du préfet de l'Aude sur le site de Monsanto. Selon M. Dandelot, le représentant de l'Etat s'est contenté de rappeler l'engagement pris en août par le gouvernement, et jugé insuffisant par les occupants.
« Nous ne quitterons pas les lieux tant que le gouvernement ne s'engage pas à faire une communication dans les quatre jours en direction des semenciers et des agriculteurs pour leur déconseiller de commercialiser ou d'acheter des semences OGM en précisant que le gouvernement prépare un moratoire qui sera effectif avant les semis de 2014, ce qui interdira toute culture et récolte », a déclaré le porte-parole des anti-OGM peu avant minuit.
Les manifestants n'ont pas obtenu satisfaction et les gendarmes ont entrepris samedi vers 01h30 de déloger les 70 militants qui restaient répartis par petits groupes sur l'ensemble du site, jusque sur le toit d'un hangar. « Cela se déroule sans violence mais l'opération va leur prendre du temps », a alors indiqué M. Dandelot.
La France, comme d'autres pays européens (Autriche, Hongrie, Grèce, Roumanie, Bulgarie, Luxembourg), a interdit depuis 2008 la culture du Mon810 sur son sol.
Le commentaire d'article est réservé aux abonnés de La France Agricole.
Si vous êtes abonné, identifiez-vous dans le bloc "services experts"
situé en haut à droite de la page.
Si vous voulez vous abonner et profiter de tous les contenus du site ainsi que de l’édition papier de La France Agricole, cliquez sur le lien ci-dessous :
Nos offres d'abonnement
simples ou couplées,
à nos publications
hebdomadaires
et mensuelles
Découvrir nos Offres