Publié le mercredi 19 juin 2013 - 17h11
Lors d'une conférence de presse, le mercredi 19 juin 2013 à Paris, le président des chambres d'agriculture (APCA), Guy Vasseur, a rappelé, à l'attention des auteurs de la future loi d'avenir, que les chambres d'agriculture accompagnent déjà sur le terrain des groupes de développement agricole (GVA, CETA, GEDA) depuis bientôt 50 ans.
Selon les services de l'APCA qui les recensent en ce moment, les groupes seraient présents dans 83 départements. Il y a sur le terrain 1.400 groupes pérennes dont 900 groupes de développement type GDA, GVA ou Ceta. Ces groupes rassemblent 82.000 agriculteurs (adhésion de 3 à 10 euros l'hectare). Auxquels s'ajoutent 400 groupes multi-acteurs (avec des collectivités territoriales, magasins de producteurs...) qui rassemblent 3.000 agriculteurs et 1.900 groupes axés sur un projet. Les chambres animeraient les deux tiers des groupes existants : « Mieux vaut des animateurs en réseau qui se forment et échangent continuellement que des animateurs privés isolés parfois dans un groupe », a souligné Guy Vasseur.
En présentant la dynamique de ces groupes, il répondait au rapport de Marion Guillou que les chambres ont ressenti comme une remise en cause de leur travail de terrain. Malgré cette mauvaise humeur, Guy Vasseur affirme que les départements vont répondre massivement à l'appel à projet lancé par le ministère pour la phase expérimentale des futurs GIEE (groupements d'intérêt économique et écologique). Seuls 20 à 25 projets seraient retenus à ce stade.
Olivier Tourand, président de la FNGeda (Fédération nationale de groupes de développement agricole), qui était à ses côtés, reste prudent devant l'empressement manifesté par les pouvoirs publics envers les collectifs. Mais il estime que sur le terrain les groupes se préparent déjà aux GIEE : « Ils ne seront pas forcément tous partants pour la phase d'expérimentation qui ne retiendra que quelques dossiers mais seront prêts pour la phase active de mise en place des GIEE en 2014. Ils attendent beaucoup de cette mesure et de l'accompagnement possible par les fonds du deuxième pilier [de la Pac] pour l'innovation ». Ce sera l'occasion sans doute de financer ce qui se fait ou se prépare d'innovant dans les groupes. Car le collectif et les groupes n'ont pas toujours eu ces dix dernières années le vent en poupe face à la volonté d'individualiser le conseil. Ils ont parfois peiné à se faire entendre malgré leur créativité. Ils espèrent, de ce regain d'intérêt, un regain de financement et d'animation.
Quant à Guy Vasseur, il a conclu en rappelant que « même si le soutien va aux actions collectives, la décision d'entreprendre relève de la volonté de chaque exploitant ».
Marie-Gabrielle Miossec
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