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Commercialisation des produits fermiers

Créer un magasin collectif

Publié le lundi 27 août 2007 - 11h02

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Dix agriculteurs du Rhône et de la Loire se sont associés en SARL pour commercialiser eux-mêmes leurs produits fermiers.

L’Escale paysanne a ouvert ses portes en avril 2007 dans le centre du village de Veauche (Loire). C’est un point de vente collectif : un magasin où plusieurs exploitants s’associent et vendent directement leurs produits aux consommateurs, sans intermédiaires. A tour de rôle, les producteurs de charcuteries, viandes, fruits et légumes, produits laitiers ou de boissons, s’occupent de la vente en magasin. La structure collective, installée en centre-ville, permet de partager le temps de travail et les coûts d’un espace de vente attractif, proche de la clientèle

 

Vente au consommateur final: conserver la valeur ajoutée.

Jean-Marc Rivollier est producteur de fruits rouges et de légumes au sein du Gaec du Cret des fées, à Duerne (69). La vente directe lui permet de mieux valoriser ses produits : «Environ 3 €/kg de plus par rapport à un grossiste.»

Autre intérêt pour le Gaec, le gain de temps: «Nos produits sont exposés à la vente même quand nous ne sommes pas présents, ce qui nous assure un débouché plus régulier. Nous faisons deux demi-journées de permanence en magasin et, en comptant une journée pour la préparation des produits et l’approvisionnement, nous travaillons deux jours par semaine pour le magasin. Or, le magasin est ouvert quatre jours par semaine.»

Un jeune associé de l’Escale paysanne, Nicolas Joanin, éleveur de porcs fermiers, transforme et vend sa production sur les marchés. Lui en a profité pour diversifier ses productions. «Grâce aux équipements réfrigérés du magasin, je vends maintenant de la charcuterie en frais, ce qui augmente ma gamme et mes ventes.»

Si l’intérêt financier est recherché, le contact avec la clientèle l’est également. «C’est l’occasion d’informer sur nos pratiques et notre métier, d’écouter les attentes des consommateurs», ajoute Jean-Marc Rivollier. Le magasin apporte en outre du confort (parking, climatisation) et évite les aléas climatiques des marchés en plein air, ce que vendeurs et clients apprécient.

 

Taux de prélèvement: couvrir les frais du magasin

Pour fonctionner, le magasin engendre des coûts: loyer, annuités d’emprunts, frais de fonctionnement... Ces coûts sont couverts par un prélèvement sur le produit des ventes réalisées en magasin. Lorsque le producteur approvisionne le magasin, il « dépose » ses produits à la vente (et récupère les invendus) : le magasin ne les lui achète pas.

Chaque mois, le magasin reverse à chaque associé le montant des ventes de ses produits, puis facture une commission (un pourcentage sur le prix hors taxe payé par le client), qui lui sert à couvrir les charges du magasin.

Le taux de prélèvement est fixé par les associés, et donc révisable. «Pour le démarrage, nous l’avons calculé d’après le chiffre d’affaires prévisionnel du magasin et des charges à payer, explique Jean-Marc Rivollier. Pour payer 55.000 euros, nous avons fixé le taux de prélèvement à 20%, pour un chiffre d’affaires prévisionnel de 275.000 € (HT). Si les ventes augmentent suffisamment, nous diminuerons le taux.» Le magasin pratique le dépôt-vente moyennant un taux de prélèvement plus élevé (attention, le magasin ne fait pas de l’achat-revente, ce qui ne serait plus de la vente directe).

 

Téléchargez la Simulation du cas de gestion du 10 août 2007 (541.33 Ko).

 

 

Analyse de MARIE-PIERRE COUALLIER, conseillère en diversification à la chambre d’agriculture du Rhône

Attention aux problèmes relationnels

«La mauvaise entente peut faire échouer une structure collective, avertit Marie-Pierre Couallier. Pour réussir un projet commun, il faut être sûr d’avoir les mêmes objectifs. Au départ, tout le monde se dit facilement d’accord, mais il peut y avoir des frictions dans le concret du travail en groupe : le retard aux permanences, les habitudes différentes, le désaccord sur la qualité des produits... Mon premier conseil est de bien réfléchir aux motivations de chacun, de bien se connaître et de prendre le temps d’écrire les règles de fonctionnement de la structure collective. Une étude de marché et une étude économique doit bien sûr valider la faisabilité du projet, insiste la conseillère. Ensuite, il faut veiller à choisir un cadre juridique adéquat pour la structure : SARL, GIE ou association. Souvent, les producteurs choisissent la SARL, intéressante pour la responsabilité limitée des associés. Enfin, la création d’un point de vente collectif demande un ensemble d’aptitudes pour aménager un magasin et vendre ses propres produits et également ceux des autres associés.» Des formations existent pour accompagner les agriculteurs sur ces projets.

par Sophie Bergot

(publié le 10 août 2007)



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